C'est une femme avec un profil bien différent de celui de ses prédécesseurs qui prend les rênes de Laval, promet Martine Beaugrand, élue par acclamation mercredi pour assurer l'intérim jusqu'aux élections de novembre.

Impliquée dans les domaines de la santé et de l'environnement, mère de famille «préoccupée par les aînés et les politiques familiales», la nouvelle mairesse de Laval promet un «changement de culture dans un contexte qui s'y prête bien».

«On est allé de scandale en scandale. On est dû pour une période d'accalmie », a noté Martine Beaugrand, la seule avec la conseillère France Dubreuil à ne pas avoir été approchée pour servir de prête-nom pour le PRO des Lavallois, selon un témoignage à la Commission Charbonneau.

«Si vous fouillez mon profil, mes intérêts, ma carrière, ça devrait déjà inspirer une certaine confiance», a ajouté la nouvelle mairesse, conseillère municipale de Fabreville depuis 2009. 

Les candidats qui souhaitaient assurer l'intérim à Laval avaient jusqu'à 16 h 30, mercredi, pour déposer leur candidature. Puisque Martine Beaugrand a été la seule à manifester de l'intérêt, elle a été élue par acclamation et assermentée en fin de journée. L'approbation de Québec n'était ensuite qu'une formalité pour cette ville placée sous tutelle le 3 juin. 

Démission de Duplessis 

À propos de la démission d'Alexandre Duplessis, qu'un scandale impliquant des escortes a poussé vers la sortie, Martine Beaugrand s'est faite discrète. «C'était la meilleure chose à faire dans le contexte. Je n'ai pas plus de détails sur sa décision, mais les détails m'importent peu. Il faut regarder vers l'avant», a-t-elle affirmé.

Le discours de la nouvelle mairesse, il va sans dire, rappelle celui qu'a prononcé Alexandre Duplessis le 23 novembre dernier, date à laquelle il avait été choisi maire intérimaire à 15 voix contre 3. Le dauphin de Gilles Vaillancourt promettait alors «une nouvelle ère», «plus moderne, plus ouverte, plus démocratique».

Est-ce dire que Martine Beaugrand aura beaucoup à faire pour défendre son intégrité? «Je comprendrais que les citoyens aient des interrogations», a-t-elle déclaré.

«En quatre mois, il n'y aura pas de grands éclats. Mais avoir une femme mairesse, c'est déjà une différence. J'ai une carrière vraiment centrée sur l'amélioration de la qualité de vie, l'environnement, la santé», a-t-elle ajouté, en soulignant à grands traits un passé professionnel différent de celui d'Alexandre Duplessis, un comptable de formation qui a repris la direction d'une compagnie d'autobus.