Les municipalités de la région métropolitaine et l'Association du camionnage du Québec ont apporté leur soutien, hier, aux positions du gouvernement du Québec sur l'implantation d'un péage et le mode de financement du nouveau pont fédéral prévu sur le Saint-Laurent d'ici 2021.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) s'est pour sa part rangée derrière la position du gouvernement fédéral, qui prévoit la construction de ce pont en partenariat public-privé (PPP). Elle appuie également le projet de mettre en place un péage sur le nouveau lien entre Montréal et la Rive-Sud, «à condition que le montant du péage soit abordable».

Dans une lettre adressée jeudi à son homologue fédéral, Denis Lebel, le ministre des Transports du Québec, Sylvain Gaudreault, demande que le pont soit «entièrement financé» à même les budgets fédéraux. Il estime qu'un financement par le péage, en PPP, pourrait conduire à l'imposition de tarifs prohibitifs pour les automobilistes de la région métropolitaine.

«Un péage unilatéral, imposé par Ottawa, serait inacceptable», a commenté la mairesse de Longueuil, Caroline Saint-Hilaire, dans un communiqué émis hier. «C'est à la Communauté métropolitaine de Montréal qu'il revient de statuer sur l'opportunité d'introduire un tel mode de financement» sur le réseau routier de la métropole.

Des biens de consommation plus chers

Le PDG de l'Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, affirme pour sa part qu'il «partage les inquiétudes du gouvernement et des partenaires sur le péage, car un effet pervers pourrait en résulter, soit des biens de consommation plus chers pour les Montréalais que pour les autres Québécois».

À Ottawa, hier, l'attachée de presse du ministre Lebel, Marie-Josée Paquette, a tenu à rappeler que le gouvernement fédéral des transports a été clair dès le début du projet sur l'implantation du péage et sur son intention de recourir à un PPP pour réaliser le projet.

Elle a ajouté qu'il «est beaucoup trop tôt pour spéculer sur les montants du péage ou sur les détails de ce partenariat public-privé parce que le ministre attend toujours le dossier d'affaires qui sera déposé cet automne», par un consortium dirigé par la firme PricewaterhouseCoopers.

Mme Paquette a par ailleurs réitéré que le gouvernement fédéral est ouvert au financement du projet de train léger de type SLR que le gouvernement du Québec a choisi d'implanter sur le nouveau pont, qui remplacera le pont Champlain actuel en 2021, à travers le programme d'infrastructures Chantiers Canada. Québec rétorque que l'enveloppe prévue pour la province dans ce programme, soit environ 2 milliards, suffirait tout juste à financer le SLR.