Les coups de pédale étaient difficiles et les sourires contrastaient avec les visages crispés par le froid, en fin d'après-midi dimanche, quand le millier de cyclistes ayant relevé le Grand Défi Pierre Lavoie est arrivé au parc Jean-Drapeau, dernier arrêt d'une randonnée de 1000 km.

Le mot «défi» a pris tout son sens quand la pluie s'est abattue sur les athlètes, en début d'après-midi à Granby, alors qu'il restait deux étapes pour terminer le parcours reliant La Baie, au Saguenay, à Montréal.

«Ç'a été difficile. Mais je vais bien. C'est l'adrénaline, j'ai ressenti un "boost" à la fin. C'était mieux que les autres années», a confié le triathlonien Pierre Lavoie, qui a trouvé une source de motivation dans le temps maussade. «Les gens ont fini par comprendre que le grand défi, ce n'est pas juste une "ride de bicycle". C'est un projet de société.» Pour l'instigateur du projet, chaque cycliste devient une inspiration pour ses proches, mais également un ambassadeur d'un mode de vie sain. «On va influencer les entreprises et les gouvernements. Le mouvement va prendre de l'ampleur et il ne s'arrêtera jamais», a déclaré Pierre Lavoie, dont la verve n'était visiblement pas diminuée par l'effort physique.

Froid et blessures

Plusieurs cyclistes ont souffert d'hypothermie à l'arrivée, mais les efforts de ces athlètes courageux n'auront pas été vains: 1,2 million de dollars ont été amassés cette année, et 1263 écoles ont participé au Défi. Reconnaissants et réchauffés par un spectacle de Marie-Mai, les petits en imperméables et bottes de pluie, qui avaient passé la nuit au Stade olympique, n'ont pas manqué de réserver un accueil triomphant aux cyclistes.

Dans l'équipe de La Presse, Marius Marin et Brigitte Hénès ont subi des blessures qui les ont confinés à des rôles de motivateurs. L'éditorialiste François Cardinal a quant à lui été incommodé par le froid à la toute fin de l'épreuve, après avoir réussi une étape dans des conditions difficiles.

«Les blessés, ça a créé beaucoup d'incertitude, mais les choses se sont assez rapidement arrangées», a lancé l'analyste d'affaires Romain Côté, qui a trouvé son expérience plus difficile que l'an dernier. «Mais un grand défi, c'est ça aussi, il faut qu'il y ait un peu de douleur et de souffrance», a-t-il ajouté en riant.

«J'ai vraiment adoré ça, c'était trippant», a enchaîné le journaliste Philippe Mercure, lui aussi fatigué et détrempé. «Je le refais, c'est sûr et certain!»

Photo: Olivier Pontbriand, La Presse

Pierre Lavoie