Même s'il dit avoir des «idées» pour améliorer la gouvernance de Montréal, Jean-François Lisée veut laisser la question entre les mains des électeurs.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a proposé lundi de faire passer de 103 à 61 le nombre d'élus municipaux montréalais, et de 19 à 12 le nombre d'arrondissements. Par exemple, le Plateau-Mont-Royal et Outremont formeraient un seul arrondissement. Les maires d'arrondissements élus seraient remplacés par des présidents choisis par les conseillers. «Montréal est rendue ingouvernable», a martelé le chef de la CAQ François Legault.

«Le gouvernement n'enlèvera pas aux candidats et aux électeurs montréalais la chance de débattre de ces questions entre eux et de donner un mandat à leurs élus [aux prochaines élections municipales] le 3 novembre», a rétorqué M. Lisée, ministre responsable de la Métropole.

Il rappelle que des candidats comme Louise Harel (Vision Montréal) et Richard Bergeron (Projet Montréal), voudraient diminuer le nombre d'élus ou alléger les structures. L'ex-ministre péquiste, Jacques Léonard, a aussi proposé dans un récent rapport de «mieux organiser la gestion entre les arrondissements et la ville centre». «Le débat se fait, il n'y a pas d'impasse», ajoute Jean-François Lisée.

Si le nouveau maire de Montréal propose à Québec de modifier la Charte de Montréal pour alléger la ville, il «aura l'écoute du gouvernement», promet-il.

Le doute persiste

Il est toutefois peu probable que les nouveaux élus de Montréal choisissent d'abolir le nouveau poste, réplique la CAQ. Son chef croit que le débat doit donc être fait rapidement, avant la fin des travaux parlementaires à la mi-juin. Reste-t-il assez de temps pour opérer de tels changements? «On ne veut pas aller sur la planète Mars, on veut réduire le nombre d'élus à Montréal», répond M. Legault. Il rappelle que Toronto ne compte que 45 élus, même si cette ville est deux fois plus peuplée que Montréal.

Le ministre Lisée avoue qu'il ne veut pas revivre l'épisode des fusions municipales, imposées par Québec et dénoncées par les maires, qui ont mené aux défusions. «Au cours des 20 dernières années, il y a eu des moments où des parlementaires ont voulu prendre des décisions en toute bonne foi, mais ça a laissé des traces», dit-il.

Comme M. Lisée, le chef parlementaire libéral Jean-Marc Fournier demande à la CAQ de travailler avec Montréal. «On est à l'orée d'une campagne électorale. Voilà un bel endroit pour soulever des débats», a-t-il dit.

L'éditorial de François Cardinal en page A28