Le président et chef de la direction du Cirque du Soleil, Daniel Lamarre, est las d'entendre parler de la Commission Charbonneau et des nids-de-poule et voudrait que l'on s'attarde aussi aux succès de Montréal, notamment au chapitre culturel.

M. Lamarre a prononcé une allocution, jeudi, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et en a profité pour faire une sortie contre ce qu'il a appelé le cynisme ambiant, un trop grand accent mis sur le négatif, les lacunes et les ratés.

«On a un rêve qui est de faire de Montréal le Davos de la créativité, d'en faire la capitale mondiale de la créativité et c'est l'idée que j'ai semée aujourd'hui. Et j'espère que ça va avoir des retombées positives», a-t-il confié aux médias, après son allocution.

Interrogé à savoir qui ou qu'est-ce qu'il blâmait pour ce cynisme ambiant, il n'a pas adressé de blâme précis. «On oublie de se dire les bonnes choses. On oublie d'applaudir nos grands coups d'éclat et je pense qu'on en a beaucoup. Peut-être que parce que je suis à l'international, je suis en mesure de l'observer davantage. Moi, je pense que ça prend du leadership à tous les niveaux, ça prend du leadership de nos politiciens, ça prend du leadership des gens d'affaires», a-t-il plaidé.

Bien qu'il semble motivé par plusieurs idées et projets et réclame du leadership politique, il assure ne pas être intéressé par la mairie de Montréal. À la blague, il a suggéré la candidature de l'entraîneur du Canadien, Michel Therrien. «Ça a l'air d'être un bon motivateur et c'est ça dont on a besoin à Montréal, présentement: de quelqu'un qui va motiver et amener un discours positif.»

M. Lamarre n'est «pas du tout» intéressé par la politique et se dit très heureux au Cirque du Soleil. «J'ai la plus belle job au monde. Je vais devoir laisser la politique à d'autres.»

Il a toutefois repoussé les questions des médias portant sur la situation financière du Cirque du Soleil, disant vouloir gérer la situation à l'interne et «privilégier» ses employés dans ses communications au sujet de l'entreprise.

Le 16 janvier dernier, la direction du Cirque avait annoncé 400 mises à pied, la plupart des postes devant être supprimés d'ici la fin du mois de mars au siège social de Montréal. Ce processus est maintenant terminé, a-t-on confirmé jeudi. Au total, quelque 2000 personnes travaillaient au siège social du Cirque du Soleil avant ces mises à pied.

M. Lamarre a assuré que malgré tout, le moral est bon et que «ça va très correctement au Cirque du Soleil». Il en prend pour preuve sa sortie publique devant la Chambre de commerce sur la force de Montréal comme capitale de la créativité.