Pour les prochaines semaines, c'est le directeur des finances de la Ville de Montréal, Robert Lamontagne, qui assumera la succession de l'ex-directeur général Guy Hébert, qui a démissionné lundi dernier.

Un comité «restreint» de cinq membres du comité exécutif aura par ailleurs la tâche de trouver un directeur général par intérim jusqu'aux élections du 3 novembre, a annoncé le maire Michael Applebaum. Ce haut fonctionnaire devra être choisi parmi le millier de cadres de la Ville. Il sera proposé la semaine prochaine au comité exécutif et sera nommé officiellement par le conseil municipal le 22 avril prochain.

«Nous avons eu un débat important: comme on pouvait s'y attendre, différentes opinions ont été exprimées, a déclaré le maire Applebaum. Je pense que cette approche est la bonne.»

Il a reconnu que cette dernière «crise» faisait mal paraître Montréal et «augmente le cynisme et n'aide pas les Montréalais à avoir confiance». Le comité restreint est composé de membres des trois partis représentés au conseil municipal, du président du comité exécutif et du maire.

Un certain flou entoure le sort de celui que M. Applebaum avait désigné dès lundi comme directeur général intérimaire, Jean-Yves Hinse. «Il était prêt à prendre l'intérim mais on n'avait pas précisé la durée, a expliqué le maire. On a discuté. Aujourd'hui, il a décidé de ne pas déposer sa candidature. Il garde son poste actuel (de directeur du capital humain).»

La candidature de Rachel Laperrière, qui a occupé divers postes de haut fonctionnaire à la Ville entre 2001 et 2012, remplaçant à deux occasions le directeur général, n'a pas été considérée. Le maire s'est montré laconique à son sujet, expliquant qu'il ne l'avait pas contactée. Les deux chefs de l'opposition, qui avaient annoncé avec enthousiasme lundi qu'elle serait la candidate idéale, ont été plus directs: «Quelqu'un de mon cabinet a confirmé qu'elle n'était pas intéressée, a déclaré Richard Bergeron, chef de Projet Montréal. C'est malheureux.»

Louise Harel, chef de Vision Montréal, a également constaté «que l'intérêt ne semblait pas y être» quand elle a rencontré Mme Laperrière plus tôt cette semaine. «Elle m'a fait comprendre que ce n'était pas le moment approprié.»

Tous se sont par ailleurs dits satisfaits de la manière dont sera choisi le prochain directeur général. «On a 28 000 employés, des hommes et des femmes très compétents, dit le maire Applebaum. On est mieux d'avoir quelque'un qui a une bonne connaissance de Montréal. On n'a pas de temps à perdre.»

Mme Harel estime également «qu'au sein de la fonction publique montréalaise, il y a suffisamment de talent pour assurer l'intérim jusqu'au 3 novembre.» Pour Richard Bergeron, l'occasion est belle pour certains cadres «qui n'attendent que cette occasion pour faire valoir leur compétence.»

Dans la loge de Dessau

Le maire Applebaum a par ailleurs dû se défendre d'avoir assisté à un match de hockey au Centre Bell, comme invité dans la loge de Dessau, selon ce qui a été révélé mercredi matin à la Commission Charbonneau. Le maire a été cinglant. «Ce n'est pas parce que je suis allé dans une loge que j'ai été acheté. Vous avez des journalistes qui reçoivent des billets pour aller voir un spectacle; est-ce que ça veut dire qu'ils vont écrire un bon article? Je vais voir l'Impact en fin de semaine, j'ai assisté au match d'ouverture des Canadiens. Est-ce que c'est un crime?»

Il a toutefois reconnu qu'il ne retournerait pas dans cette loge si l'offre lui était faite de nouveau.