La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) considère que La Ronde «a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs». Il s'agit de la conclusion de son enquête sur la mort d'un employé happé par un manège, l'été dernier.

Le 6 juillet 2012, le plombier Hubert Fortin a été heurté mortellement à la tête par un wagon du manège le Vampire. Le matin de l'accident, un de ses collègues avait constaté le bris de la pompe de vidange de la fosse du manège le Vertigo, situé tout près du Vampire. Ce dernier avait demandé à un superviseur que la fosse soit nettoyée pour qu'il puisse changer la pompe défectueuse.

Comme le travail de nettoyage n'était pas terminé à la fin de son quart de travail, l'employé avait avisé verbalement son superviseur du travail à compléter. Il avait également laissé une note adressée à M. Fortin.

Un peu après 13 heures, le plombier s'était dirigé vers la fosse du Vampire, dans la zone à accès limité pour poursuivre le travail. Le manège était alors en marche et avait heurté l'arrière de la tête de la victime. Les opératrices du manège lui avaient immédiatement porté secours, mais l'homme était inconscient et sans pouls. Les ambulanciers d'Urgences-Santé avaient constaté son décès quelques minutes plus tard.

L'enquête de la CSST a ciblé deux causes pour expliquer l'accident, dont une affectation de tâche mal comprise. «Monsieur était censé travailler au Vertigo, mais il s'est retrouvé dans la zone de danger du Vampire. Il y a eu quelque part une mauvaise compréhension de la tâche à faire», explique Émilie Pelletier, porte-parole de la CSST.

La deuxième cause est la zone de danger sous les manèges qui expose les travailleurs au risque de se faire happer. À la suite de l'accident, «la CSST a exigé de l'employeur qu'il installe des dispositifs de sécurité permettant d'éliminer la possibilité d'ouvrir les portes des zones de danger pendant le fonctionnement du manège», indique le rapport. Elle a également obligé La Ronde à revoir son programme de verouillage.

La CSST a remis un constat d'infraction au parc d'attractions. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420$ à 61 680$ pour une première offense, et de 30 840$ à 154 200$ en cas de récidive.