Les enquêteurs de la nouvelle Escouade de protection de l'intégrité municipale de Montréal (EPIM) ne sont même pas tous nommés et leur futur lieu de travail, identifié et aménagé, que déjà ils ont du pain sur la planche.

«Nous avons reçu quelques informations», a indiqué cet après-midi à La Presse le chef de la police de Montréal, Marc Parent, qui a annoncé la création de l'EPIM à la mi-janvier, en compagnie du maire intérimaire de Montréal, Michael Applebaum.



«Mais pour le moment, il n'y a aucune enquête en cours. Nous en sommes encore au stade de la mise en place de l'escouade», a ajouté M. Parent qui a tenu ainsi à nuancer certains propos qui lui ont été prêtés voulant que des arrestations seraient effectuées dès cette année.



Les enquêteurs de la nouvelle escouade qui relève du SPVM auront comme mandat exclusif la lutte contre la collusion et la corruption dans l'appareil municipal, pas seulement dans le secteur des contrats et de la construction, mais également dans tous les services municipaux. Même les élus pourraient faire l'objet d'une enquête. «Personne n'est à l'abri. Nous avons toute l'indépendance nécessaire. Mais l'objectif est également de faire de la prévention», a assuré le chef Parent.



Une vingtaine d'enquêteurs et d'employés civils seront affectés à l'escouade dont les locaux seront gardés secrets. Vendredi, une ligne téléphonique pour rejoindre les enquêteurs, le (514) 280-EPIM (3746), devait être mise à la disposition de tous les employés municipaux. Il y aura également une adresse courriel: epim@spvm.qc.ca



Pas de froid



La Presse a rapporté que l'annonce de la création de cette nouvelle équipe avait été accueillie froidement par les responsables de l'Unité permanente anti-corruption qui n'avaient pas été avisés de la situation. Le Ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a aussi réagi timidement et soulevé des questions sur d'éventuels dédoublements de mandats avec l'UPAC. À ce sujet, le chef Parent s'est fait rassurant même si, visiblement, des discussions sont encore nécessaires entre les différentes organisations de lutte à la corruption.



«On veut établir des passerelles avec chacune, respecter les entités existantes et ne pas provoquer de doublons. J'ai eu des discussions très ouvertes avec le patron de l'UPAC, Robert Lafrenière, le directeur de la SQ, Mario laprise, le sous-ministre de la Sécurité publique, Martin Prud'homme et même la juge France Charbonneau. Je n'ai senti aucune froideur ou tiedeur. Ces gens-là comprennent ce qui arrive à Montréal», a ajouté Marc Parent.