Dans une église du quartier Vimont remplie à craquer, quelque 300 personnes ont rendu hier un dernier hommage à Lucien Paiement, maire de Laval de 1973 à 1981.

Son ancien conseiller Michel Fréchette a salué M. Paiement comme le «meilleur maire de Laval». Son élection, en 1973, a permis de «donner un second souffle» à la municipalité, lui «dont la force était de nous faire contribuer tous ensemble», a déclaré M. Fréchette.

Aux premiers rangs, dans l'assistance, se trouvaient deux successeurs de M. Paiement: Gilles Vaillancourt et Alexandre Duplessis. Il s'agissait de la première apparition publique de l'ex-maire Vaillancourt depuis sa démission, en novembre dernier. Manifestement vieilli, celui qui a régné sur Laval pendant 23 ans a fait une entrée discrète, saluant seulement quelques proches, dont son propre successeur, le maire Duplessis.

Adjoint de M. Paiement dans les années 70, puis conseiller du maire Vaillancourt jusqu'en 1995, Michel Fréchette a rappelé l'extraordinaire popularité de ce médecin omnipraticien, surnommé Doc même après qu'il eut abandonné sa pratique pour se lancer en politique.

Il a attribué son élection en 1973 à la coalition qu'il avait formée avec des militants du Parti québécois, du Parti libéral et de l'Union nationale.

«Lucien Paiement n'a pas fondé Laval, mais il est celui qui a donné un sens à sa fondation, a déclaré M. Fréchette. Quand le gouvernement a créé la ville, en 1965, ce n'était pas pour en faire la plus grande ville-dortoir du Québec. Avec lui, la ville s'est réveillée.»

Maire pendant 8 ans

Né en 1932 dans le village de Saint-Hermas, qui sera fusionné à Mirabel, Lucien Paiement déménage dans l'île Jésus en 1958. Il établit son cabinet de médecin dans le petit village de Saint-Elzéar, qui deviendra Vimont en 1962.

Il entre en politique municipale en 1965, l'année de la fusion des 14 municipalités de l'île Jésus en une seule, Laval. Le maire de l'époque, Jacques Tétrault, le nomme au comité exécutif l'année suivante.

M. Paiement fondera ensuite son propre parti en prévision des élections de 1973, à l'issue desquelles il devient maire et fait élire 20 conseillers sur 21. En 1977, il obtient un second mandat et son parti rafle tous les sièges. Sous son règne, Laval se dote de plusieurs infrastructures importantes, dont l'hôpital de la Cité-de-la-Santé, l'autoroute 440 et l'agrandissement du parc industriel Centre. Il est battu en 1981 et quitte la vie politique pour se consacrer à l'élevage de chevaux de course.

Il est mort le 23 janvier dernier à la suite d'une longue maladie.