Le réseau du métro a vraisemblablement connu plus de 1000 interruptions de service en 2012, soit le pire bilan annuel depuis six ans.

Après les 10 premiers mois de 2012, le métro s'était arrêté 899 fois pour des périodes d'au moins cinq minutes, selon les données que La Presse a obtenues de la Société de transport de Montréal (STM). Ce nombre dépassait déjà celui des arrêts de service enregistrés pour toute une année de 2007 à 2010.

Avec une moyenne de 90 arrêts par mois (ou 3 par jour) de janvier à octobre, la STM s'acheminait allégrement vers un record de près de 1100 pannes en 2012.

Dans une année ponctuée par les bombes fumigènes, les pannes informatiques et des dynamitages fréquents dans des chantiers de construction, qui obligent la STM à interrompre le service sur les lignes qui passent à proximité, le directeur du métro, Dominique Lemay, trouve quand même matière à se réjouir.

«Ç'a été une année rock'n'roll, admet M. Lemay en entrevue à La Presse. Au cours des mois de janvier, février et mars, on a eu une augmentation de 60% des interruptions de service. Ça a marqué tout le monde à Montréal.»

Dans bien des cas, la STM n'y pouvait rien. Selon M. Lemay, la ligne 4 (jaune, vers Longueuil) a fait les frais d'une soixantaine d'arrêts prolongés en raison du dynamitage sur le chantier du CHUM, au centre-ville.

Le «printemps érable» a aussi entraîné une trentaine d'arrêts de service, dont celui du 10 mai, quand des bombes fumigènes ont paralysé le réseau pendant trois heures.

La plupart de ces arrêts «ont fait très mal parce qu'ils sont survenus pendant des périodes de pointe», note Dominique Lemay.

«On peut diviser l'année 2012 en trois temps, ajoute-t-il: la première période, de janvier à mai, où on a eu une hausse importante des arrêts; la deuxième période, de mai à août, où on a stabilisé la situation; et la troisième, depuis le mois de septembre, où on est en réduction importante des arrêts de service.»

M. Lemay attribue ce redressement de fin d'année aux mesures mises en place afin de réduire les interruptions dites «évitables», qui sont dues au «comportement de la clientèle»: application des freins de secours sans motif valable, blocage des portes, objets jetés ou tombés sur les voies, etc.

Moins de pannes

Selon les données de la STM, le métro a connu 239 arrêts de service du 1er septembre au 19 décembre. C'est 18% de moins que la moyenne enregistrée durant la même période de 2008 à 2011.

«Sur le plan de la fiabilité, assure Dominique Lemay, ça fait au moins cinq ans que le métro n'a pas aussi bien roulé.»

Le matériel roulant tient bon. Les 759 voitures ont toutes plus de 40 ans, mais les «gens d'entretien font des miracles». «On va connaître une de nos meilleures années en matière de fiabilité avec nos vieilles voitures», dit M. Lemay.

Les arrêts de service dus aux pannes des voitures ne représentent plus que 30% des interruptions annuelles, selon les chiffres de la STM.

Quant aux équipements fixes (systèmes électroniques, câbles électriques, rails, etc.), dans lesquels la STM a investi 1 milliard de dollars en 10 ans, ils ne «comptent même pas pour 10% des arrêts».