Les accusations d'un ex-candidat battu aux élections de 2009 dans Côte-Saint-Luc, qui affirme avoir fait les frais des tensions entre les deux communautés juives, «sont une insulte» et ne reflètent pas la réalité, réplique une élue de longue date, Dida Berku.

La conseillère de Côte-Saint-Luc depuis 1990 en veut particulièrement aux thèses de complot évoquées par Charles Lugassi, qui a récemment été épinglé par le Directeur général des élections et privé de droit de vote pour cinq ans pour manoeuvre électorale frauduleuse. Il a été reconnu coupable d'avoir tenté d'acheter une candidate rivale en 2009. Cette semaine, dans La Presse, M. Lugassi a soutenu avoir été victime de l'acharnement de l'hôtel de ville de Côte-Saint-Luc, notamment du greffier, parce qu'il est sépharade.

«Toutes les procédures, les enquêtes viennent du DGE par l'entremise de la plaignante, rien n'est venu de Côte-Saint-Luc, explique Mme Berku au nom de l'administration municipale. Notre greffier n'a même pas parlé avec lui à ce sujet, il n'a rien à y voir.»

Pas une première

M. Lugassi n'est pas le premier candidat sépharade à se présenter aux élections, précise-t-elle. Elle rejette énergiquement ses allégations voulant que la ville de 32 000 habitants soit «la chasse gardée» de l'autre communauté juive importante, les ashkénazes. «Ce n'est pas une question d'identité ethnique. On est tous citoyens résidants de Côte-Saint-Luc, peu importe notre langue ou notre religion. M. Lugassi, lui, voulait représenter uniquement sa communauté.»

La conseillère fait siennes les conclusions de la juge White qui a reconnu M. Lugassi coupable le 16 octobre dernier. Elle considérait la version des faits de M. Lugassi comme «invraisemblable, truffée de conjectures farfelues et nullement supportée par la preuve».

La défaite électorale de M. Lugassi, elle l'explique autrement: «Il faut s'impliquer dans la démocratie locale, venir aux réunions du conseil, poser des questions. Jamais on n'a vu M. Lugassi faire ça.»