L'ancienne ministre Louise Harel, aujourd'hui conseillère municipale à Montréal, prend les devants pour s'assurer que le rapport qui sera présenté au gouvernement du Québec sur l'avenir du système de retraite recommande aux élus municipaux de collaborer.

Elle a d'ailleurs fait part de ses revendications au ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, soit environ trois mois avant la présentation du rapport du comité spécial mis sur pied par la Régie des rentes du Québec et qui est présidé par Alban D'Amours, ancien président du Mouvement Desjardins.

Dans une motion qui sera présentée lundi à l'hôtel de ville de Montréal, la chef de l'Opposition officielle et de Vision Montréal, Louise Harel, proposera que les élus montréalais cotisent à parts égales dans leur régime de retraite (50/50), plutôt que seulement 25 pour cent comme c'est le cas actuellement, le reste étant assumé par les coffres de la municipalité.

En entrevue à La Presse Canadienne, Mme Harel a expliqué que ce ratio de cotisation 25/75 pour cent est pareil pour tous les élus municipaux de la province et il faut que ça change.

Elle estime que les politiciens doivent «faire preuve de transparence et d'exemplarité» alors qu'ils exigent ou s'apprêtent à exiger des employés municipaux à faire plus d'efforts pour renflouer les coffres des régimes de retraite.

Au Québec, le déficit des régimes de retraite des employés municipaux atteint maintenant un niveau record de près de 5 milliards $, selon les plus récentes statistiques de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) dévoilées en août dernier.

Uniquement à Montréal, les caisses de retraite vont coûter plus d'un demi-milliard de dollars aux contribuables de la métropole cette année, souligne la chef de Vision Montréal.

Pour Louise Harel, il est inconcevable de demander un plus grand effort aux employés municipaux sans «faire preuve de transparence et d'exemplarité». Elle donne en exemple les cols bleus de Montréal qui ont accepté d'augmenter leur contribution au fonds de pension à 45 pour cent lors du renouvellement de leur convention collective.

Mme Harel ne croit pas que les régimes de retraite des élus municipaux sont nécessairement plus avantageux qu'ailleurs, par contre elle croit que les élus doivent eux-mêmes donner l'exemple avant la refonte du partage des taux de cotisations. La Loi sur le régime de retraite des élus municipaux pourrait être révisée à la suite du dépôt des recommandations du rapport qui sera présenté par M. D'Amours.

Louise Harel aimerait que sa recommandation soit retenue par le groupe de travail présidé par Alban D'Amours.