Un toit rétractable, de nouvelles installations, un parc 100% vert et un musée des sports: d'ici à 2027, le Stade olympique devra à tout prix subir une cure de rajeunissement, selon un rapport rendu public jeudi matin.

> En savoir plus: le rapport final du comité (PDF)

Les histoires de corruption et d'affaissement de dalle qui définissent aujourd'hui le Parc olympique, cet éléphant blanc du paysage montréalais, ne seront que chose du passé dans quelques années, si l'on se fie au rapport du comité-conseil sur l'avenir du Parc olympique.

Ce quadrilatère de près de 55 hectares, qui regroupe musées, centre sportif et édifices touristiques, devra faire peau neuve s'il veut répondre aux attentes des Montréalais.

La présidente du comité-conseil, Lise Bissonnette, a soutenu que, au lendemain des Jeux olympiques d'été de 1976, le Parc olympique avait renoncé à sa vocation première, celle d'être un écosystème de l'activité physique. Pour retrouver sa gloire perdue, le périmètre doit retourner à ses racines.

«Le parc doit être muni d'installations sportives pour les personnes de tout âge et de tout niveau, a-t-elle expliqué. En ce moment, il est enclavé et n'entretient à peu près pas de relation avec son environnement. Il faut y remédier.»

Le comité fait plus de 20 recommandations au président-directeur général du Parc olympique de Montréal, David Heurtel. Entre autres, il suggère de changer la toiture actuelle pour un toit rétractable. Mme Bissonnette a souligné que son comité n'avait pas la «mission de faire des analyses techniques ni financières», mais elle signale que l'opinion publique penche pour cette solution.

«Disons-le clairement, le toit doit être remplacé parce qu'il atteint la fin de sa vie, a dit la présidente. Nous ne sommes plus en 1976, nous devrions examiner de nouveau la proposition d'un toit rétractable et voir si c'est possible de le faire avec les progrès de la science et de la technologie d'aujourd'hui.» Son comité propose que l'appel d'offres pour le remplacement du toit comprenne cette option.

Le comité exprime également le souhait qu'on implante un musée des sports ainsi que des espaces de plein air liés exclusivement à la science, à la nature et à la culture.

Redistribuer les pouvoirs



Depuis sa création, en 1976, le Parc olympique relève du gouvernement provincial. D'après Lise Bissonnette, l'une des raisons pour lesquelles il n'a pas su s'adapter à la modernité est que la Régie des installations olympiques (RIO), société d'État responsable des lieux, n'a pas de mission concrète. En effet, la propriété, l'entretien et le financement du parc relèvent du gouvernement du Québec.

«Il s'en occupe, mais de loin. Tout est imposé de l'extérieur et de façon désordonnée. Le principal frein à son développement, c'est le rôle restreint de la RIO.»

Québec doit donc songer à lâcher prise et doter la Régie, pour l'instant confinée à «des fonctions mobilières et immobilières», d'une large autonomie et d'une mission nationale pour la promotion des loisirs et des sports.

«Une véritable politique du sport au Québec, il n'y en a pas eu depuis 20 ans et nous souhaitons que cette mission, qui ne peut être qu'infime à l'intérieur du ministère de l'Éducation, puisse devenir une mission principale de la RIO.»

Le Parc olympique:



-      Inauguré en 1976 pour la présentation des Jeux olympiques d'été.



-      Superficie: 55 hectares.



-      Comprend la Tour de Montréal, la plus haute tour inclinée au monde, d'une hauteur de 165 mètres.



-      Plus de 100 millions de visiteurs depuis son inauguration.





Quelques recommandations du comité-conseil sur l'avenir du Parc olympique:



- Que le positionnement touristique principal du Parc soit celui d'une destination familiale et éducative apte à attirer le tourisme international et à assurer l'accueil des populations environnantes.



- Que la Ville de Montréal procède à une évaluation patrimoniale experte de la valeur du site olympique et qu'elle entreprenne, avec la Communauté métropolitaine de Montréal, les démarches nécessaires à la reconnaissance de l'ensemble comme paysage culturel patrimonial, selon les nouvelles dispositions de la Loi sur le patrimoine culturel.



- Que le gouvernement du Québec demande au Conseil du patrimoine culturel du Québec d'entreprendre les démarches de classement des bâtiments olympiques, et au premier chef du Stade, comme monument historique.



- Que les projets de mise à niveau soient conçus dans le respect de l'intégrité architecturale du Parc olympique, et qu'une attention particulière soit accordée aux effets des interventions d'animation sur le site, paysage patrimonial distinct à préserver.