Marginaux au conseil municipal de Montréal il y a à peine un mois, les conseillers indépendants réclament un traitement semblable à celui des partis reconnus, notamment pour intervenir au conseil et disposer de ressources matérielles et financières.

«Si d'autres conseillers deviennent indépendants, nous pourrions nous retrouver dans une situation où ils représenteraient plus de la moitié du conseil, c'est un scénario possible», estime Marvin Rotrand, chef de file d'un groupe de huit conseillers indépendants.

Une rencontre a eu lieu sur ce sujet mercredi entre des représentants des trois partis, Union, Vision et Projet Montréal, le président du conseil, Harout Chitilian, et M. Rotrand. Celui-ci représente formellement 8 conseillers - sur les 15 qui siègent sans affiliation politique - qui ont annoncé la semaine dernière leur intention de s'unir pour réclamer un meilleur traitement.

Il ne s'agit toutefois pas d'un parti et M. Rotrand n'est pas leur chef, ont-ils précisé à maintes reprises depuis une semaine.

La rencontre de mercredi a été «correcte, sans plus», précise M. Rotrand. «Les partis ont montré peu d'ouverture à laisser une place aux indépendants. Mais j'ai confiance en la concertation, on va trouver une solution.»

Il n'est pas question de laisser les indépendants rogner les droits des partis reconnus, réplique Anie Samson, leader de l'opposition officielle. «Montréal est constituée depuis 50 ans en partis politiques, notre structure est comme ça. Les indépendants ne sont plus dans un parti, ils ne peuvent pas en revendiquer les droits.»

Rien ne les empêche de «peser sur le piton comme les autres élus» pour intervenir au conseil, précise la leader de Vision Montréal.

Prolonger la période des questions

Une autre rencontre est prévue le 6 décembre. Les indépendants réclament d'abord un droit de parole qui reflète leur importance numérique, puisqu'ils forment maintenant près du quart du conseil.

Une des solutions envisagées serait de prolonger la période de questions des élus de 15 minutes. Ils veulent également disposer de locaux, de matériel informatique et d'employés pour se préparer de façon adéquate aux séances du conseil. «Actuellement, nous n'avons rien, ni local, ni ordinateur, ni secrétaire, souligne M. Rotrand. Clairement, notre règlement n'a pas été écrit pour la situation dans laquelle nous vivons présentement.»

Petite consolation, les indépendants auront droit à partir du 1er janvier prochain à leur part du Fonds de recherche et de secrétariat, soit 15 000$ par conseiller et 25 000$ par maire d'arrondissement.