Annuler la hausse des tarifs en 2013, comme l'exige le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, pour appuyer un candidat à la mairie, coûterait 18 millions et serait une «menace» à la bonne gestion de la Société de transport de Montréal (STM), estime Marvin Rotrand, leader de l'ex-parti du maire Tremblay.

Le vétéran politicien, qui fête d'ailleurs aujourd'hui ses 30 ans d'engagement politique, siège comme vice-président de la STM. La hausse des tarifs, notamment celle de 3% de la CAM mensuelle, serait «indispensable» pour livrer les 112 000 heures de service supplémentaire promises, précise M. Rotrand. La nouvelle ligne express qui traversera les arrondissements de Rosemont-La Petite-Patrie, du Plateau-Mont-Royal et de Ville-Marie, afin de désengorger la ligne orange du métro, ne verrait alors probablement pas le jour. «On veut répondre à la demande, mais ça prend de l'argent», explique-t-il.

Du côté de Projet Montréal, on réplique qu'il s'agit de «comptabilité à courte vue». On estime que les 18 millions manquants pourraient aisément être trouvés ailleurs, notamment en gains de productivité, plutôt qu'en «imposant une 13e hausse consécutive aux usagers», comme le dénonce le chef Richard Bergeron.

«Un coup bas»

La STM fait l'envie des sociétés de transports en Amérique du Nord grâce à son financement diversifié et stable, comme l'a reconnu à la fin du mois d'octobre l'agence de crédit Standard and Poor's, réplique M. Rotrand. La firme accorde une note de A" et mentionne notamment les hausses de tarifs «modestes» des dernières années.

Exiger le gel des tarifs, comme le fait Richard Bergeron, «c'est un coup bas de l'opposition et une réaction partisane, estime le leader d'Union Montréal. S'ils veulent vraiment collaborer avec nous et travailler en toute collégialité, ils devraient commencer par laisser tomber leur opposition au budget de la STM et à ses stratégies. Je considère cela comme un test majeur de leur sincérité.»

En 2012, rappelle-t-on chez Projet Montréal, la Ville a pourtant diminué son financement direct à la STM de 15 millions, essentiellement grâce aux efforts de gestion et d'efficience. «On n'a jamais dit qu'il fallait réduire les services, mais il y a plusieurs solutions pour aller chercher cet argent, indique un responsable au cabinet de Richard Bergeron. Il y a encore des gains de productivité à faire à la STM. Les contribuables ont vraiment mangé la claque ces dernières années.»