Plus de 1 million de mètres carrés à bâtir, 20 000 nouveaux résidants et un concept qui se veut novateur: le terrain de l'ancien hippodrome de Montréal deviendra d'ici une dizaine d'années «une ville dans la ville de Montréal», a promis ce matin le numéro 2 de l'administration Tremblay, Michael Applebaum.

Le processus de consultation et de planification, qui s'échelonnera jusqu'en 2017, commencera réellement cet automne, avec la tenue en décembre d'un forum d'experts.

Cette «requalification» des lieux est «une occasion unique qui deviendra une référence internationale en matière d'aménagement urbain», a-t-il assuré lors d'un point de presse dans un restaurant à proximité de l'hippodrome désaffecté.

Un exemple de «TOD»



Après une année de consultation, la Ville lancera en septembre 2013 un concours international de design pour préciser la vocation des lieux.

L'Office de consultation public sera sollicité à trois reprises pour tâter le pouls de la population et des groupes intéressés.

Enfin, à l'hiver 2016, on prévoit adopter un plan directeur. Les travaux d'aménagement seraient lancés dès 2017, selon ce calendrier.

Le maire Gérald Tremblay estime qu'il s'agit d'un «moment très important» pour ce secteur. C'est l'occasion de «démontrer qu'on peut intégrer dans un développement harmonieux l'ensemble des politiques mises de l'avant» par son administration.

On veut construire de 5000 à 8000 logements qui seront un exemple de Transit Oriented Development (TOD), un complexe où s'intègrent la densité, le transport collectif et le développement durable. Le maire a précisé à cette occasion que le tramway pourrait faire son apparition à cet endroit, si les fonds sont au rendez-vous.

Les copropriétés offertes seront «au minimum» composées de 30 % de logements abordables et sociaux, a-t-il promis. Par un mécanisme qui doit encore être précisé, on espère que ces appartements seront destinés aux familles. On souhaite y intégrer des parcs, des plans d'eau, des commerces, des écoles et un poste de police.

À parts égales avec Québec



Le «projet Hippodrome», comme l'appelle l'administration Tremblay, est inspiré de réalisations «inspirantes» à l'étranger, notamment le BedZED de Londres, le Bo01 de Malmö, en Suède, et le GWL d'Amsterdam. Ce dernier, terminé en 1998, est le premier quartier résidentiel dense sans voitures.

On espère que le nouveau quartier montréalais, enclavé dans un secteur où la circulation automobile est déjà très lourde, proposera des modes de déplacement plus écologiques.

Le projet est évalué à 2,5 milliards, et les retombées fiscales pour la Ville seront de l'ordre de 20 millions par année. En vertu d'une entente avec Québec, le gouvernement provincial et la Ville se partageront à parts égales les fruits de la vente des terrains.