Quatrième essai, quatrième échec. Les locataires du Village olympique, qui tentent d'empêcher la construction de 1400 appartements en copropriété à l'arrière des fameuses pyramides, ont encore été déboutés par un tribunal la semaine dernière.

Cette fois, c'est le juge Stéphane Sansfaçon, de la Cour supérieure du Québec, qui a rejeté leur requête, le 16 août dernier. Celle-ci visait notamment la Ville de Montréal et le promoteur israélien El-Ad. Les locataires tentaient de contrer la construction de huit immeubles d'une dizaine d'étages sur un terrain qui était, dans les années 70, destiné à devenir un parc public. Le complexe Cité-Nature comprend huit phases, dont la première a déjà été construite. Deux autres immeubles sont en chantier.

Les locataires ont déjà échoué dans leur bataille juridique contre la phase 1, qui les a menés jusqu'en Cour suprême. Celle-ci a confirmé en juillet dernier le refus de la Cour d'appel de revoir une décision de la Cour supérieure. En septembre 2011, le juge Sansfaçon avait confirmé le droit du promoteur de construire son premier immeuble.

«Catastrophe patrimoniale»

Dans un long jugement de 70 pages, le magistrat a rendu la semaine dernière une décision similaire concernant les sept autres immeubles de Cité-Nature. Il a essentiellement révisé l'historique du terrain avant de conclure que la Ville avait le droit, en vertu de son Plan d'urbanisme, d'accorder les permis. «Toutes les normes objectives des règlements sont respectées», tranche le juge, qui estime que les élus ont fait leur travail dans un «contexte dénué de mauvaise foi et d'illégalité».

Cette défaite est «une catastrophe écologique, une catastrophe patrimoniale», estime Jacques Dagenais, porte-parole de l'Association des locataires du Village olympique. Il assure que la bataille n'est pas terminée et envisage de porter la cause en appel. «Mais ça prend des moyens énormes. L'Association va tenter de trouver des partenaires.»

Sur un autre front, il espère convaincre Québec de reconnaître la valeur patrimoniale des installations olympiques, notamment le Village olympique et le terrain sur lequel il a été construit. Le porte-parole doute par ailleurs de l'attrait des 1400 logements qui seraient construits dans cet espace enclavé. «La qualité de vie de ces gens va être horrible, ça n'a pas de sens.»

Les locataires ont jusqu'au 15 septembre pour interjeter appel.