Aucun règlement n'encadre les 154 camps de jour sur le territoire de Montréal. La Ville distribue un «cadre de référence» aux camps, mais comme ils ne sont pas obligés de s'y conformer et qu'il n'y a pas de sanctions pour ceux qui ne le respectent pas, chacun établit ses propres règles.

«Ce n'est pas un règlement. C'est un guide dans lequel on fait la promotion de certaines balises, mais il n'y a pas de pénalités, pas de sanctions ni d'approche coercitive», confirme Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal.

Dans ce cadre de référence, la Ville recommande notamment au moniteur de faire passer un test de natation aux enfants au début de la saison et de faire remplir un formulaire aux parents. L'Association des camps certifiés du Québec (ACQ) soutient que plusieurs camps de jour obligent aussi les enfants de moins de 7 ans à porter un gilet de sauvetage ou encore distinguent les enfants qui savent nager des autres par un bracelet de couleur.

Réjean Roy, président du conseil d'administration de l'ACQ, reconnaît que les règles varient d'un camp à l'autre. «Un camp de jour, historiquement et encore aujourd'hui, c'est municipal. Il y a de plus en plus d'organismes à but non lucratif ou d'organisations privées qui en gèrent, mais là encore, les règles appartiennent à chacun. Il n'y a pas de norme nationale.»

Sans norme, l'âge minimal pour devenir moniteur varie aussi d'un endroit à l'autre. Dans les 150 camps accrédités par l'ACQ, les adolescents de 17 ans peuvent devenir moniteurs, mais ils doivent représenter moins de 33% du personnel. Les autres moniteurs doivent avoir 18 ans ou plus. «C'est une pratique courante dans les milieux municipaux et ce n'est pas rare de voir des jeunes à partir de 16 ans», affirme M. Roy.

Même chose pour le rapport moniteurs/enfants, qui change selon le camp. La norme à l'ACQ dépend de l'âge des enfants: il va de 1 moniteur pour 8 enfants, pour les plus jeunes, à 1 moniteur pour 15 enfants pour les plus vieux. Lors des sorties à la piscine, à la plage ou au parc aquatique, le rapport diminue et passe à 1 moniteur pour 6 ou 12 enfants.

Durcissement des règles au parc Jean-Drapeau

À la suite des événements survenus au parc Jean-Drapeau mercredi, la direction a décidé de durcir ses règles pour les camps de jour. Depuis hier matin, les sauveteurs doivent évaluer les capacités natatoires des enfants. Ceux qui ne savent pas nager doivent porter un gilet de sauvetage, peu importe leur âge.