Les violences qui ont marqué au fer rouge les festivités liées au Grand Prix de Formule 1, rue Crescent, font bien des mécontents chez les commerçants du centre-ville.

Selon des restaurateurs, des dizaines de clients ont annulé leurs réservations, incapables de se rendre jusqu'à leur établissement en raison des manifestations. D'autres auraient été terrorisés par les clôtures lancées contre les policiers ou par les brusques charges de ces derniers.

«Une catastrophe»

«Ç'a été une catastrophe», résume Valentin, copropriétaire du chic restaurant italien Rosalie. «J'ai perdu plus de 40% de mon chiffre d'affaires pendant le Grand Prix par rapport à l'année dernière. Ça, c'est certain.»

Le restaurateur blâme essentiellement les manifestants pour ses pertes. Même s'il peste aussi contre les unités antiémeutes, qui impressionnent fortement les clients, il croit que la situation aurait été pire sans intervention policière.

Le gérant d'un restaurant français du secteur, qui refuse qu'on l'identifie ou qu'on nomme son établissement, affirme aussi avoir raté ses objectifs commerciaux en raison des manifestations.

«Ç'a été moins bon que prévu», dit-il. «On a eu beaucoup de touristes qui ont eu peur. Mais on a des gens de sécurité.»

Alexandra, gérante chez Mikes, à l'angle des rues Sainte-Catherine et Crescent, en veut aussi aux manifestants. Selon elle, même si les soirées débutaient de façon calme, les gardiens de sécurité ont dû chaque fois fermer les portes de l'établissement à l'arrivée des manifestants.

«Ç'a été moins fructueux que les années précédentes», a-t-elle conclu, avant d'ajouter que ses clients avaient été victimes d'une bouffée de poivre de cayenne jeudi.