Poudre aux yeux, solution à court terme; Vision Montréal craint que les changements proposés par l'administration Tremblay pour régler le sous-financement des arrondissements ne servent qu'à calmer la grogne d'ici aux prochaines élections.

«Il m'apparaît évident qu'il y aura une solution temporaire proposée pour passer l'année de l'élection», appréhende Louise Harel, chef de l'opposition officielle. Elle en veut pour preuve le fait que les changements doivent être adoptés à toute vapeur la semaine prochaine, le lendemain de leur présentation.

La chef de Vision Montréal anticipe que le bras droit du maire, Michael Applebaum, chargé de régler ce problème, proposera d'indexer le financement pour couvrir la hausse des salaires des employés et remettra sur pied un fonds de développement. Ces changements devraient éviter de nouvelles coupes douloureuses en 2013, mais sont insuffisants pour régler le problème de sous-financement à long terme, estime Mme Harel.

«C'est de la poudre aux yeux», tonne pour sa part Benoît Dorais, maire de l'arrondissement Le Sud-Ouest. Ce dernier digère particulièrement mal de voir Michael Applebaum présenter sa solution au sous-financement peu après la publication des états financiers. Ce bilan des revenus et des dépenses des arrondissements indique que les administrations locales ont terminé l'année 2011 avec des surplus de 53 millions. «Si les arrondissements nageaient vraiment dans les surplus, est-ce qu'on assisterait à autant de coupes?», dénonce M. Dorais.

Maire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard reconnaît que son arrondissement a fait un important surplus l'an dernier. Il souligne toutefois que celui-ci est en grande partie dû aux faibles précipitations de neige tombées en 2011. «Je ne peux pas équilibrer mon budget éternellement avec mon budget neige», dit-il.

La deuxième opposition a pour sa part nié que l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal ait terminé l'année 2011 en déficit. L'administration du maire Luc Ferrandez affirme avoir au contraire équilibré ses dépenses grâce aux économies faites dans le déneigement dans les premiers mois de 2012. Or, les états financiers ne peuvent en témoigner, car ceux-ci montrent l'état des finances de la Ville au 31 décembre.