L'opération menée hier matin par l'Unité permanente anticorruption prouve, selon le ministre de la Sécurité publique Robert Dutil, qu'il fallait donner le temps à l'UPAC de faire son travail. Le critique du PQ en matière d'affaires municipales, Stéphane Bergeron, soutient plutôt que le gouvernement Charest a «fermé les yeux», puisqu'il était au courant depuis 2007.

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Chronologie de l'affaire Catania-Zampino

Pour étayer ses accusations, le député Bergeron a soutenu: «À la base du scandale, qui a vu certains de ses acteurs se faire arrêter ce matin, se trouve la décision de privatiser la SHDM et de la sortir du périmètre de la Ville de Montréal. Les acteurs de ce scandale ont pu agir loin du regard du vérificateur général de la Ville».

L'ancienne ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, avait déclaré «s'en être fait passer une petite vite par la Ville de Montréal», a déclaré le député péquiste. «Pourtant, elle n'a rien fait avant que le dossier soit révélé au grand jour.»

Conflits d'intérêts

Le PQ soutient que, si le gouvernement a accepté de se départir de la SHDM, c'est à cause de conflits d'intérêts. Martial Fillion, qui dirigeait la SHDM, a été attaché politique du premier ministre Charest. Et Paolo Catania, qui a bénéficié des transactions, est un financier «pur et dur» du PLQ.

Le successeur de Nathalie Normandeau, Laurent Lessard, a rappelé que, à la suite du rapport de son vérificateur général, Montréal avait dû reprendre la SHDM sous sa houlette.

Selon le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, ces arrestations prouvent qu'il fallait donner le temps à l'UPAC de faire son travail. «Il y aura sans doute d'autres actions de l'UPAC. Ces 200 personnes, tous les matins, travaillent en toute indépendance pour lutter contre la corruption et la collusion, et elles font un bon travail», a-t-il dit.

Craint-il une interférence avec la commission Charbonneau? «Il faut que les enquêtes et les preuves soient préservées pour qu'on puisse condamner les gens», a-t-il répondu.