«Ici, c'est Chinatown!», lance d'emblée une résidante de la rue Ravel, à Brossard, où quatre maisons ont été l'objet de perquisitions lors d'une opération policière, en juin 2010.

Lors de notre passage, les enfants trottinaient jusqu'à leur maison après l'école. Presque tous les gens que l'on croise sont d'origine asiatique, vietnamiens pour la plupart.

Ici, les serres hydroponiques sont un secret de polichinelle. «Des odeurs de pot flottent dans le coin, surtout l'hiver», confie une résidante.

Les quatre maisons où la police a perquisitionné sont inhabitées. L'une d'elles vient d'être mise en vente. Prix demandé: 389 000$. «Ce grand cottage a subi des rénovations importantes en 2012: fenestration, peinture, planchers et bien plus», dit l'annonce. Joint au téléphone, le courtier immobilier fait preuve d'une grande franchise. «La maison a déjà servi à la culture de cannabis», souligne-t-il d'entrée de jeu.

Croisé sur les lieux quelques jours auparavant, le propriétaire a raconté qu'il avait investi des dizaines de milliers de dollars pour la rendre salubre. «J'ai tout décontaminé et le sous-sol a été complètement dégarni», énumère l'homme, qui a acheté à bas prix la maison reprise par la banque dans l'objectif de faire une bonne affaire. «Mais je n'aurais pas le choix de déclarer l'existence de la plantation aux nouveaux acheteurs, c'est la loi», dit-il.

À quelques mètres de là, des travaux d'envergure sont également en cours à l'intérieur d'une magnifique résidence en pierre. Sur la porte d'entrée, on distingue toujours les marques causées par le bélier de la police.