Les accusations portées contre Guercy Edmond ont relancé le débat sur les mesures de sécurité dans l'industrie du taxi. Or, le Bureau du taxi de Montréal recommande depuis 2010 diverses mesures pour améliorer la sécurité des chauffeurs.

Il réclame notamment l'installation de caméras de surveillance dans tous les taxis, ainsi que la possibilité d'exiger le paiement des courses à l'avance pour empêcher les clients de s'enfuir sans payer, un fléau fréquent la nuit.

«Outre le transmetteur radio et leur propre cellulaire, la très grande majorité des chauffeurs ne disposent d'aucun autre dispositif de sécurité, favorisant un environnement de travail peu sécuritaire», souligne le rapport du Bureau du taxi.

Plusieurs autres mesures y sont proposées, comme l'utilisation du paiement électronique, l'ajout d'un signal lumineux d'urgence sur le toit des taxis et une meilleure formation des chauffeurs sur les mesures de sécurité à prendre.

Dans son rapport, le Bureau du taxi indiquait que 57 vols sont signalés chaque année en moyenne. Ces chiffres sont en deçà de la réalité, croit toutefois le chauffeur Stanley Bastien, qui a organisé hier une manifestation de soutien pour son collègue accusé, Guercy Edmond. Selon lui, Montréal devrait aller plus loin encore et forcer l'installation de vitres protectrices dans les véhicules, comme cela se fait à New York et à Toronto.

Dans un sondage mené en 2010 auprès de 133 chauffeurs, le Bureau du taxi avait noté que les trois quarts de ses membres qui travaillent de nuit jugeaient leur métier «peu ou pas sécuritaire». Le rapport indique qu'il n'y aurait pas de «quartier chaud», mais plutôt des heures dangereuses: la quasi-totalité des vols survient entre 21h et 7h. La sortie des bars est particulièrement dangereuse.