La Fraternité des policiers de Longueuil estime que ses négociations avec la Ville sont dans une impasse. C'est pourquoi elle va demander à un arbitre d'imposer une convention collective aux deux parties, a appris La Presse.

Environ 250 policiers sur les quelque 600 que compte le service ont voté à l'unanimité, lundi dernier, pour le recours à l'arbitrage. Ils ont aussi accepté de hausser leurs cotisations syndicales afin de payer les frais d'avocats qui en découleront.

«C'est dommage, car nous avions une bonne relation avec notre nouveau chef. On sent que c'est un gars qui veut faire de la police, et nous, notre but premier, ça demeure d'arrêter les voleurs et les meurtriers», explique Michel Roth, président du syndicat.

Les pourparlers à la table de négociations seraient toutefois difficiles en raison du cadre budgétaire de la Ville de Longueuil. La partie patronale aurait refusé qu'un actuaire évalue les coûts des demandes de la fraternité en ce qui a trait au rajustement du régime de retraite pour suivre l'évolution des salaires dans l'avenir.

«S'ils ne veulent même pas voir les coûts, le seul recours qu'il nous restait, c'était la demande d'arbitrage. On est prêt à aller jusqu'au bout du processus, mais on garde les oreilles ouvertes au cas où la Ville arriverait avec une proposition intéressante», dit M. Roth.

Beaucoup de temps encore

Il faudra encore des années avant qu'un arbitre impose un contrat de travail, et les deux parties ont encore le temps de s'entendre avant qu'il rende sa décision.

Le président déplore que le Service de police de Longueuil, un des plus importants et des plus occupés du Québec, soit un des seuls à ne pas disposer d'une clause d'assistance judiciaire pour assurer une défense légale aux policiers en cas d'accusations.

«On n'est pas les mieux payés au Québec et on ne demandera pas d'être les mieux payés. Mais on a vraiment de tous les types de criminalité à Longueuil et on travaille fort. On en donne, des constats, et on en fait, des arrestations. Les cellules sont pleines au poste le lundi matin», souligne-t-il. La Ville a préféré ne pas commenter les négociations en cours.

Devant l'impasse des négociations avec la Ville, la Fraternité des policiers de Longueuil a confirmé à La Presse qu'elle va demander l'arbitrage afin de fixer les nouvelles conditions de travail de ses membres.

À la Ville, le service des communications a préféré ne pas commenter les négociations en cours.