Une dalle de béton dans un poste de pompiers de Montréal, sur laquelle des véhicules de plusieurs tonnes se garent, a récemment dû être sécurisée d'urgence pour éviter un effondrement. Le Service des incendies (SIM) a dû retirer pendant un mois l'un de ses camions pour éviter un affaissement.

Des pompiers affectés au poste numéro 16, rue Rachel, en face du parc La Fontaine, ont constaté en janvier que «des morceaux de béton se détachaient du plafond du sous-sol, en dessous du garage», peut-on lire dans un compte rendu. La Ville précise qu'un bloc gros comme deux briques est tombé.

Inquiets de cette découverte, les pompiers ont alerté la Ville qui a aussitôt envoyé un inspecteur sur place. «Il y avait des signes d'effritement. Quand on voit qu'une dalle travaille, que des morceaux tombent, il faut intervenir», dit Ronald Martin, président de l'Association des pompiers de Montréal.

Camion hors service

Le 6 février, l'ingénieur municipal a imposé une restriction de poids pour éviter un effondrement. Du coup, le poste 16 a été privé pendant près d'un mois de son camion à échelle, comme il pèse 29 tonnes. Cette situation a grandement indisposé les pompiers puisque ces véhicules sont particulièrement utiles dans un secteur aussi densément peuplé que le Plateau Mont-Royal. Ces camions permettent d'avoir accès aux étages supérieurs et ainsi faciliter l'évacuation des sinistrés prisonniers des flammes. «Le SIM juge urgente la réintégration du camion à échelle», explique le Service de la gestion des immeubles.

En attendant la réfection complète de la dalle, le Service des incendies a envisagé de munir le poste d'un camion à échelle moins lourd. Or, aucun de ses véhicules ne répond aux restrictions de poids imposées par l'ingénieur. Le SIM a également évalué la possibilité d'aménager un abri temporaire à même l'avenue Christophe-Colomb pour garder son camion dans le secteur. «Ce scénario aurait réduit considérablement la largeur de la rue, créant ainsi une entrave majeure à la circulation», a toutefois évalué la Ville.

Ces deux premiers scénarios écartés, Montréal a finalement décidé de mener des travaux d'urgence pour soutenir la dalle en attendant sa réfection. La Ville a d'ailleurs invoqué l'urgence des travaux pour confier sans appel d'offres le contrat d'étaiement à une firme, Location universelle. Celle-ci recevra 64 000$ pour l'installation de plusieurs étaux sous la structure menaçant de s'affaisser pour la renforcer. Les travaux ont débuté le 27 février et ont été terminés vendredi.

Ces étaux devraient être en place pour environ huit mois, le temps de préparer les plans pour refaire la dalle de béton. Ces travaux sont prévus pour leur part à l'automne prochain, en septembre, et devraient durer deux mois.

Ce n'est pas la première fois que la Ville éprouve des problèmes de structure avec ce bâtiment construit en 1891, l'un des plus anciens postes toujours en fonction dans l'île. En 2007, Montréal avait dû faire installer 126 pieux pour solidifier sa fondation après l'apparition de fissures dans la maçonnerie, ce qui avait coûté 1,9 million. La Ville n'avait toutefois pas jugé bon refaire la dalle du garage à ce moment. La dalle d'un autre poste du Plateau, le numéro 26, avait dû être réparée en 2010 après l'apparition de faiblesses.