Un candidat peut se présenter à la mairie même s'il n'a pas de parti politique. Mais de là à se faire élire avec 5000$ comme l'a fait Andrée Boucher en 2005 à Québec, il y a un monde.

Le maire est élu au suffrage universel, contrairement aux conseillers qui se présentent dans des districts. Si un solitaire réussit à se faire élire, il devra diriger la Ville avec 64 conseillers qui ne lui doivent rien. Il devra faire preuve d'une «grande habileté politique», croit Pierre-Yves Melançon, ex-conseiller municipal sous Jean Doré et Pierre Bourque.

«Il devra tisser des alliances. C'est gérable, mais est-ce souhaitable?»

Pierre Delorme, politologue à l'UQAM, croit que les partis politiques municipaux sont là pour rester. «C'est un modèle qui s'établit de plus en plus. Un maire seul? C'est possible, mais très difficile. Il devra faire du maraudage dans les autres partis pour former son comité exécutif.»

Et, a-t-il précisé, Montréal n'est pas Québec. La métropole compte 1,6 million d'habitants; Québec, 500 000. Oubliez le phénomène Andrée Boucher. Pour gagner des élections, il faut de l'argent, beaucoup d'argent.