Même si elle reconnaît avoir fait erreur, la chef de l'opposition à Montréal, Louise Harel, refuse de s'excuser d'avoir accusé la firme Macogep d'utilisation de prête-nom pour faire autoriser des dépenses de plusieurs millions par la Ville. L'entreprise juge insuffisantes ses précisions apportées hier et menace de la poursuivre.

Hier matin, Macogep a envoyé une mise en demeure à Louise Harel et à la conseillère Chantal Rouleau afin de leur demander des excuses publiques d'ici à lundi soir pour une sortie faite la semaine dernière. Elles ont avancé en conférence de presse, jeudi dernier, que des employés de la firme avaient eu recours à des prête-noms pour faire approuver par les élus deux contrats d'une valeur de 8 millions.

En entrevue à LCN, Louise Harel a semblé s'excuser du bout des lèvres, mais a dit s'attendre elle aussi à des excuses. Jointe par La Presse, la chef de l'opposition a reconnu mercredi avoir fait une erreur en attribuant à Macogep l'utilisation d'un prête-nom puisqu'il s'avère que c'est plutôt un fonctionnaire municipal qui a ajouté le nom d'un collègue pour signer un document. Mais pas question pour elle d'offrir des excuses tant que Macogep ne s'excusera pas pour le «ton déchaîné» de sa mise en demeure, a fait savoir la chef de l'opposition. Elle a néanmoins publié un communiqué hier pour apporter certaines «précisions».

«Ce ne sont pas des excuses», a dénoncé le président de Macogep, Louis Yves LeBEAU. Celui-ci refuse de tourner la page et maintient son ultimatum. «Je lui demande de se rétracter sur l'ensemble de ses propos qui ont eu une portée dévastatrice pour nous. C'est totalement insuffisant.» Celui-ci a dit regretter que les Montréalais aient à payer pour la défense de Vision Montréal, mais qu'il souhaite laver la réputation de sa firme.