L'administration Tremblay serait sur le point de nommer un nouveau directeur général de la Ville de Montréal. L'un des candidats pressentis pour ce prestigieux poste a été proche collaborateur de Benoit Labonté, adversaire du maire aux dernières élections.

Plusieurs sources confirment que le nom qui revient constamment dans les officines est celui de Guy Hébert, actuel directeur général de la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM).

M. Hébert a fait savoir hier qu'il ne donnerait pas d'entrevues pour le moment. Il renvoie toute question à ce sujet au comité exécutif, où, comme au cabinet du maire, on s'est refusé à confirmer la nouvelle. «Mme Rachel Laperrière est directrice générale par intérim, et l'administration va rendre une décision quant à la succession au moment opportun», s'est bornée à dire l'attachée de presse Martine Painchaud.

Rachel Laperrière assure l'intérim depuis la démission de l'ancien directeur général, Louis Roquet, en décembre.

Selon une source proche du dossier, le comité exécutif pourrait se prononcer sur la candidature de Guy Hébert à sa réunion de demain. «Ça risque de venir sur la table, mais il fallait toutefois vérifier sa volonté de rester en poste pour deux ans. Le maire tient à ce que la personne choisie soit capable d'occuper le poste jusqu'à la fin du mandat», a expliqué cette source.

Guy Hébert a de longs états de service à Montréal et possède ses entrées dans le monde municipal. Il a été directeur de l'arrondissement de Ville-Marie et proche de son maire, Benoit Labonté, qui avait contesté la direction de Gérald Tremblay, quitté Union Montréal et passé à Vision Montréal avant de devenir le bras droit de Louise Harel aux dernières élections. Selon Le Devoir, lorsqu'il était directeur d'arrondissement, M. Hébert s'était engagé dans le jeu politique pour tenter d'aider Benoit Labonté à devenir «calife à la place du calife».

Guy Hébert a aussi fréquenté intimement il y a quelques années la mairesse d'Ahuntsic de l'époque, Marie-Andrée Beaudoin.

Lorsqu'il était directeur adjoint de la Ville de Montréal, l'administration Tremblay l'a choisi en 2008 pour prendre la tête de la SHDM, ébranlée par le scandale du Faubourg Contrecoeur.

Il a travaillé à redresser la barre, tout en expliquant qu'il n'était pas en mesure de trier sur le volet chaque partenaire privé de la société. «Si on fait affaire avec quelqu'un dont tout le monde dit qu'il fait partie de toutes sortes d'organisations, puis qu'il n'a jamais été accusé, de quel droit peut-on éliminer ces gens-là?», avait-il dit.

Avec la collaboration d'André Noël