Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a qualifié vendredi d'«inacceptable et irrespectueux» le comportement du ministère des Transports du Québec (MTQ), qui n'a fourni aucun préavis aux services municipaux avant de fermer le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine vers la Rive-Sud, mercredi soir. Encore une fois.

La fermeture abrupte du deuxième lien autoroutier en importance entre Montréal et la Rive-Sud, mercredi, a provoqué le lendemain une immense congestion qui a perduré toute la journée dans la métropole. Des embouteillages de plus de trois kilomètres de long se sont formés sur plusieurs grandes artères est-ouest de la ville, entre le tunnel et le pont Jacques-Cartier. Le temps d'attente pour accéder au pont a duré jusqu'à trois heures pour des dizaines de milliers d'automobilistes, durant l'heure de pointe de fin de journée.

Le MTQ a annoncé vendredi que finalement, le tunnel L.-H.-La Fontaine en direction de la Rive-Sud rouvrira plus tôt que prévu. L'enlèvement des paralumes qui surplombent l'autoroute 25 à l'entrée nord «avance rapidement» et devrait être complété au plus tard ce matin. Le tunnel en direction de la Rive-Sud devrait donc être rouvert avant midi.

Par contre, depuis vendredi soir, ce sont les automobilistes qui se dirigent vers Montréal qui doivent faire un grand détour vers le pont Jacques-Cartier. Pour profiter de la présence du chantier déjà en place, le MTQ a décidé de compléter l'inspection et la sécurisation d'une autre section de paralumes située au-dessus de l'entrée nord du tunnel, à Montréal. Pour ce faire, celui-ci a été complètement fermé en direction de Montréal à 22h vendredi.

Le MTQ espérait pouvoir parachever ces travaux d'ici 23h vendredi et rouvrir toutes les voies du tunnel à la circulation dans la nuit du 24 au 25 décembre.

Montréal ne décolère pas

Dans un bref communiqué diffusé juste après cette annonce du MTQ, vendredi après-midi, le cabinet du maire de Montréal «prend acte» de ces nouvelles annonces tout en déplorant «les préjudices majeurs causés aux Montréalais et à toute la région de Montréal».

«Ces entraves majeures, dit le communiqué, ont eu des impacts considérables sur les déplacements des usagers de la route et sur l'économie de la métropole, surtout en cette période des Fêtes où l'activité des commerces roule à plein régime. Comment se fait-il que les services techniques de la Ville de Montréal aient été avertis à la dernière minute de ces travaux? C'est inacceptable et irrespectueux pour les Montréalais et la métropole. Cette situation ne doit plus jamais se répéter.»

Le porte-parole du comité exécutif, Darren Becker, a aussi tenu à rectifier les propos d'un porte-parole du MTQ qui, en entrevue, a affirmé que le comité de coordination Québec-Montréal sur la gestion de la circulation avait été informé et était actif dans la gestion de la crise de jeudi.

«C'est faux, a-t-il déclaré vendredi à La Presse. Le maire a été informé de cette fermeture à 17h40», soit environ 20 minutes avant que les médias commencent à en faire mention.

Quant au comité de coordination, il n'a joué aucun rôle actif, jeudi, pour atténuer les impacts de la fermeture du tunnel sur les usagers de la route.

Paradoxalement, ce comité de coordination a été créé l'été dernier après une autre fermeture sans préavis, celle du pont Mercier. La fermeture de la partie amont du pont, en direction de la Rive-Sud, survenue là aussi en fin de soirée, avait plongé la métropole dans le chaos, exactement comme jeudi.

L'ensemble des maires de la région métropolitaine avait alors dénoncé la façon de faire du Ministère. L'ex-ministre des Transports de l'époque, Sam Hamad, avait répondu à cet esclandre en créant ce comité pour mieux coordonner les travaux du Ministère avec ceux des municipalités, et réduire ainsi les impacts des grands chantiers sur la circulation.