La Ville de Deux-Montagnes, avec ses deux stations de train de banlieue, serait une candidate naturelle pour un projet de densification. Mais, selon le maire Marc Lauzon, de nombreux obstacles se dressent, derrière les discours.

«J'ai lu le PMAD qui dit qu'il faut densifier et on est d'accord, dit-il. On est une bonne ville pour ça. Mais il manque de moyens. Il faut faire des gestes, comme doubler la voie du train de banlieue.»

Selon M. Lauzon, l'Agence métropolitaine de transport (AMT), qui gère la ligne de train, est plus un obstacle qu'un allié dans la densification. L'agence possède deux stationnements totalisant 1250 places à proximité de la gare. Le maire n'arrive pas à susciter de projets pour ces terrains afin de transformer les stationnements en garages souterrains. «L'AMT a les plus grands terrains et elle ne paie pas de taxes, explique-t-il. Et 70% des places dans les stationnements de l'AMT sont utilisées par les gens des villes voisines.» L'AMT réplique qu'il y a «quand même de la densification autour de toutes nos gares, y compris à Deux-Montagnes», selon la porte-parole Martine Rouette. «Je ne pense pas qu'on soit un obstacle au développement, dit-elle. Mais un stationnement souterrain ou étagé, ça coûte près de 3000$ par place et nos projets sont financés à 70% par le ministère des Transports, donc il faut bien évaluer ces projets.» Quant au projet de doublement de la voie, il progresse, dit-elle.

À Carignan, en Montérégie, deux projets de règlement municipaux qui auraient entraîné une densification ont été rejetés par référendum, au terme d'une campagne houleuse. La mairesse de Carignan a défendu son projet en affirmant qu'il était conforme aux visées de la CMM. Mais les opposants ne voulaient pas que cette densification se fasse aux dépens des milieux naturels. «On n'est pas contre la densification à certains endroits précis dans la ville, mais le plan proposait de construire dans tous les milieux naturels, dit Patrick Paré, un des militants pour le Non à Carignan. On est prêts à voir une haute densification le long de la route 112. Mais pas d'en faire dans des forêts matures où il y a des milieux naturels intéressants.» La Ville doit maintenant reprendre son projet du début.