Se disant d'accord avec les changements législatifs demandés par le maire Gérald Tremblay pour lutter contre la collusion, la chef de l'opposition Louise Harel a annoncé dimanche qu'elle demandera un vote au conseil municipal afin que les partis montréalais fassent front commun sur la question face à Québec.

Le maire a souligné la semaine dernière qu'il demandait depuis deux ans des modifications à la Loi sur les cités et villes, pour que la Ville et les arrondissements soient libérés de l'obligation d'accorder un contrat à l'entreprise qui offre le plus bas prix dans le cadre d'un appel d'offres. Par exemple, si le prix semble démesuré ou que l'entreprise a été reconnue coupable d'infractions.

Le ministère des Affaires municipales l'a vite rabroué, en répliquant que les municipalités peuvent déjà demander une autorisation spéciale du gouvernement pour rejeter le plus bas soumissionnaire, sur la base de motifs raisonnables et sérieux.

Mais Gérald Tremblay souligne que la Ville s'engage alors dans un lourd débat juridique et s'expose à des poursuites de l'entrepreneur. Il veut que la procédure soit plus facile et accessible.

Louise Harel est d'accord. «Tout ça semble très lourd, très complexe. Présentement, la question est beaucoup plus compliquée que ne semblait le dire la porte-parole du ministère», a-t-elle déploré dimanche dans un entretien avec La Presse.

La chef de Vision Montréal veut maintenant «prendre le maire au mot» et réclamer avec plus d'insistance des modifications à la loi.

«M. Tremblay, non seulement il faut qu'il le dise, mais il faut aussi le faire», explique-t-elle.

Son parti proposera donc que le conseil municipal demande officiellement au gouvernement du Québec de lever l'obligation d'octroyer un contrat au plus bas soumissionnaire.

La proposition réclamerait aussi de Québec les pouvoirs suivants pour les élus municipaux: retourner en appel d'offres sur la base des mêmes plans lorsque cela est jugé nécessaire, appliquer le prix médian des soumissions reçues, autoriser la négociation à la baisse et exclure les entreprises coupables d'infractions.

La motion sera débattue le 24 octobre prochain.

«La résignation n'est pas la bonne attitude. S'il y a une intervention musclée du ministère, les entreprises vont mettre fin à ces pratiques (de fraude ou collusion)», croit-elle.