Toronto compte 48 élus, Québec en a 28 et on en dénombre 15 à Calgary. Pourquoi diable Montréal en compte-t-il 103? Voilà la question posée lundi par Louise Harel, qui demande à l'administration Tremblay de faire du ménage et de «revoir courageusement les structures».

«Nous avons besoin d'un débat public à Montréal sur l'avenir de notre démocratie, a soutenu la chef de Vision Montréal. Je continue de dire qu'il y a trop de bureaucratie, trop de taxes, trop d'élus.»

Louise Harel cite en exemple la Ville de Québec, qui a réduit de 38 à 28 le nombre de ses élus en plus déliminer des arrondissements. Au moment de prendre cette mesure en 2008, Québec estimait les économies à 1,3 million de dollars par année. Le chiffre se situerait plutôt autour de 300 000$ annuellement.



Peu importe la somme, Louise Harel estime que la réduction du nombre d'élus est une avenue prometteuse à l'heure où Montréal peine à boucler son budget. Elle croit par ailleurs qu'en plus de compter trop d'élus, le système actuel est inégal. Mme Harel cite le cas de l'Île Bizard/Sainte-Geneviève. Le conseiller de ville de ce petit arrondissement représente 13 150 électeurs, alors qu'un conseiller de ville dans l'arrondissement de Rosemont/Petite-Patrie représente 24 200 électeurs, note-t-elle.

Cette sortie survient au moment où le maire de Montréal recommande de reconduire le cadre électoral actuel en vue des prochaines élections municipales, en 2013. Ce cadre établit par exemple le nombre d'élus et le partage de la carte électorale.

L'administration Tremblay a toutefois fermé la porte à la tenue «d'un débat stérile». Le leader d'Union Montréal, Marvin Rotrand, veut que le conseil municipal qui se réunit lundi adopte le cadre électoral sans modification.

«Mme Harel veut un débat. Mais il y a eu déjà trois débats: lors des élections de 2001, de 2005 et de 2009. La question était la centralisation contre la décentralisation, a-t-il dit. Et les Montréalais ont clairement dit non à la centralisation, à la vision de Pierre Bourque et Louise Harel.»

M. Rotrand avance par ailleurs que les habitants des villes où on compte peu d'élus se déplacent moins pour aller voter. «Personne n'a prouvé que de réduire le nombre de conseillers permet d'épargner de l'argent. Par contre, il est clair qu'il y a une corrélation entre un nombre réduit de conseillers et un faible taux de participation aux élections municipales.»