Au début des années 2000, on projetait deux modes de transports collectifs pour desservir Repentigny: un train de banlieue et le Via-bus. Le projet Via-bus a sombré autour de 2005, après des dépenses de 13 millions de dollars. Le train de Repentigny est devenu le train de l'Est, lequel a déjà pris deux ans de retard. Il devait enfin arriver à l'automne 2012, mais il est une fois de plus reporté, à cause des coûts qui ont plus que doublé.

La nouvelle a «surpris et déçu» plusieurs personnes dans la région de Lanaudière, dit le vice-président du Conseil régional de transport de Lanaudière, Jean-Luc Labrecque. Le train de banlieue est attendu depuis près de 20 ans à Repentigny. Dans l'intervalle, les transports en commun stagnent dans cette ville à l'est de Montréal, qui compte 82 000 habitants.

Selon une enquête Origine-Destination menée en 2008, les Repentignois ne font que 6,7% de leurs déplacements en transports en commun à l'heure de pointe du matin.

Pas surprenant: les deux ponts qui relient Montréal à Repentigny, les ponts Charles-de-Gaulle et Le Gardeur, sont toujours congestionnés, matin et soir. Et les services de transports en commun sont minimaux. Le dernier bus express du matin quitte Repentigny à 8h55. En théorie, le trajet jusqu'au terminus Radisson, dans l'est de Montréal, dure 25 minutes. Dans les faits, il dure souvent le double, en raison de la congestion.

Après, un circuit plus long et plus lent offre un départ à l'heure. «Il pourrait y avoir plus d'autobus», reconnaît Jean-Luc Labrecque. Mais, faute de voies réservées, les autobus resteraient pris dans les mêmes embouteillages que les automobilistes. «On peut mettre plus d'autobus en circulation, dit-il. La demande est là, de plus en plus de passagers doivent faire le trajet debout dans nos bus. Mais pour concurrencer l'automobile, il faut qu'on soit plus rapide.»

Aucune des 32 mesures rendues publiques le 25 août dernier n'est susceptible de réduire ces obstacles, indique M. Labrecque. De plus, souligne-t-il, quand on met un autobus en service, il faut qu'il puisse déposer ses passagers quelque part. Cette année, le CRT a dû annuler un projet d'express à destination de la station de métro Montmorency, à Laval, «parce qu'il n'y avait pas de quai pour le recevoir», souligne Jean-Luc Labrecque.

«À Repentigny, conclut-il, donnez-nous les voies réservées qu'on réclame depuis des années au ministère des Transports sur l'autoroute 40, et on va la faire grimper, la part modale des banlieues.»