Hier matin, après une heure de pointe qu'on redoutait depuis des semaines - et qui s'est finalement bien passée -, le directeur général du Conseil intermunicipal de transport du Sud-Ouest (CIT), René Daigneault, soufflait un peu. Ça ne lui est pas arrivé souvent depuis le 14 juin.

Ce jour-là, la fermeture sans préavis de la moitié du pont Mercier par le ministère des Transports du Québec a fait capoter toute la logistique déployée par le CIT pour faire passer ses autobus vers Montréal dans des conditions que M. Daigneault a qualifiées, hier, d'infernales.

Le CIT offre chaque jour une cinquantaine d'allers-retours entre Châteauguay et le terminus Angrignon, sur la ligne verte du métro, dans le sud-ouest de Montréal, et une quinzaine d'autres vers le centre-ville. De 6000 à 7000 personnes utilisent quotidiennement ses services.

Le temps de trajet habituel, de 30 à 40 minutes, est passé à 45 minutes, voire 1 heure. Les autobus qui se rendaient à Montréal le matin ne pouvaient plus revenir par le pont Mercier, fermé en direction de Châteauguay. Ils devaient passer par le pont Champlain, un détour de 30 km. Le trajet est passé de 30 à 90 minutes.

«Il fallait plus de bus pour assurer les mêmes services», précise M. Daigneault. Encore fallait-il les trouver, et trouver des chauffeurs.

Le CIT a aussi créé une navette gratuite entre Châteauguay et la gare Sainte-Catherine du train Candiac-Montréal.

Certaines des mesures annoncées le 25 août vont aider le CIT sur le plan opérationnel en permettant aux autobus d'accéder au pont en tout temps par la bretelle Airlie (du côté de LaSalle) et en prolongeant les heures d'ouverture de la voie réservée aux autobus, sur la route 132, aux approches du pont Mercier.

La suite, pour le CIT du Sud-Ouest, dépendra d'abord de la «santé» du pont Mercier, dont tout Châteauguay est dépendant. Et d'investissements «qui ne sont plus de l'ordre du municipal ou d'un organisme comme le nôtre», précise M. Daigneault.

Comme des mesures préférentielles qui permettraient aux autobus du CIT de se rendre plus rapidement vers le centre-ville de Montréal, et des voies réservées sur l'A30 et sur l'A10, pour rejoindre le couloir réservé aux autobus sur le pont Champlain.

Hier matin, les autobus étaient à l'heure, les horaires, à peu près respectés et, malgré les mésaventures du printemps, la clientèle était au rendez-vous. René Daigneault pouvait souffler.