Les chauffeurs de taxi sont une des clés pour combattre les problèmes de congestion à Montréal, estime Louise Harel, qui souhaite qu'un réseau extensif de taxi collectif soit mis sur pied dans la métropole.

Les taxis collectifs sont des voitures mises à la disposition des usagers des transports en commun. Les chauffeurs peuvent par exemple emprunter le chemin d'une ligne d'autobus dans des secteurs à faible densité. Le passager paye avec un titre de transport ordinaire. En échange, la société de transport donne un certain montant au chauffeur de taxi.

«Nous voulons une offre de service complémentaire, fiable et abordable. Surtout pour desservir des zones comme Rivière-des-Prairies ou Pointe-aux-Trembles, des secteurs qui sont mal desservis par l'autobus hors des heures de pointe», a expliqué ce matin Mme Harel lors d'un point de presse où elle s'est rendue... en taxi.

Selon la chef de l'opposition officielle, la Société de transport de Montréal (STM) pourrait économiser des sous en mettant sur pied un tel service. Les usagers attendraient aussi moins longtemps qu'ils n'attendent présentement pour l'autobus, croit la chef de Vision Montréal.

À l'heure actuelle, la STM a surtout recours à des taxis pour transporter ses usagers à mobilité réduite. Il existe toutefois quelques lignes de transport collectif sur l'île; une nouvelle desserte a même été inaugurée à Sainte-Anne-de-Bellevue il y a deux semaines.

Mais la pratique reste marginale à Montréal. En 2009, par exemple, la STM a octroyé aux entreprises de taxi des contrats de transport adapté et de taxi collectif représentant une valeur de 25,3 millions. Sur cette somme, selon un porte-parole de l'industrie, le taxi collectif ne représentait que 100 000$.

«C'est comme si la STM jugeait que les chauffeurs de taxi sont qualifiés pour transporter leur clientèle à mobilité réduite, mais ne l'est pas pour transporter le reste des usagers», déplore Daniel Bouchard, directeur général du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, qui représente la grande majorité des détenteurs d'un permis de taxi au Québec.

Relancer une industrie malmenée

Selon Daniel Bouchard, «le taxi collectif est un service qui pourrait aider les chauffeurs de Montréal à joindre les deux bouts» en leur garantissant des revenus. Il rappelle que l'industrie du taxi a été durement touchée par le climat économique des trois dernières années.

La situation des chauffeurs de la métropole est si préoccupante qu'une commission municipale s'est penchée sur leur industrie cet hiver. Dans son rapport déposé en avril dernier, la commission a recommandé à l'unanimité d'introduire le taxi collectif à Montréal, a rappelé Louise Harel.

La STM a choisi de ne pas commenter la sortie de Mme Harel. Une porte-parole a toutefois rappelé que la Société était en voie de finaliser son Plan stratégique 2020 et «est à l'écoute des commentaires».

Dans une version préliminaire et écourtée du Plan, disponible sur le site de la STM, il n'est nulle part mention du taxi collectif.