À Montréal, le projet agricole de l'heure est sans nul doute celui de la Maisonnette des parents, organisme communautaire de dépannage alimentaire, dans Rosemont-La Petite-Patrie: si tout se passe comme prévu, on y accueillera lundi cinq poules chanteclerc dans un poulailler tout neuf.

Des groupes d'enfants apprendront à s'en occuper et pourront, si les poules pondent suffisamment, cuisiner les oeufs ou en rapporter à la maison à la fin de la semaine, explique Lison Hovington, directrice générale de l'organisme.

Le maire de l'arrondissement, François W. Croteau, est fort heureux d'avoir réussi à faire accepter le changement au règlement municipal nécessaire pour faire avancer ce projet-pilote.

À Montréal, explique-t-il, la population est assez prudente face à l'agriculture urbaine. Ceux qui ont des projets n'ont pas le choix d'avancer pas à pas pour bien faire accepter l'utilité de tels projets. Contrairement à une ville comme San Francisco, où l'agriculture urbaine existe depuis toujours, Montréal est sur ses gardes. «Parfois, l'acteur public est rendu plus loin dans sa réflexion que le citoyen», dit M. Croteau.

«Parfois, quand on présente des idées nouvelles, ajoute-t-il, on nous regarde avec de gros yeux.»

Cela n'empêche pas l'arrondissement de chercher des avenues nouvelles, dit-il. Il y a actuellement des discussions avec certains propriétaires privés pour voir si de grands terrains de stationnement ne pourraient pas être loués pour permettre l'agriculture en bacs. Mais au-delà des règlements et du zonage, c'est aussi la culture qu'il faut changer, dit-il. «Il faut s'enlever de la tête cette idée que tout doit toujours être régi par le public.»