La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, affirme qu'aucune des trois grandes villes de la métropole n'a priorité pour le prolongement du métro, et que les projets qui seront privilégiés doivent «desservir des clientèles existantes» plutôt que de servir de moteur au développement de leur territoire.

Dans une lettre en riposte à un éditorial de La Presse, qui reprochait aux maires de la métropole de faire preuve d'«irresponsabilité financière», Mme St-Hilaire s'interroge «sur la pertinence de la surenchère politique sur la place publique avec le prolongement du métro». Elle assure que les projets en cours à Montréal, Longueuil et Laval font tous l'objet d'études qui seront rendues publiques en même temps, «dans 18 mois environ», à la fin de 2013 ou au début de 2014.

En 2009, les maires de Montréal, de Laval et de Longueuil, Gérald Tremblay, Gilles Vaillancourt et Claude Gladu, se sont unis pour réclamer à Québec le prolongement du métro dans leur territoire respectif. Quelques mois plus tard, Québec a donné suite à l'«entente historique» des trois grandes villes de la région métropolitaine et annoncé la création d'un bureau de projet, doté d'un budget de 12 millions en quatre ans. Les travaux de ce bureau sont en cours depuis l'an dernier.

Le coût global de ces prolongements a été sommairement estimé par la Communauté métropolitaine de Montréal, en janvier dernier, à 6,5 milliards de dollars, ce qui comprend l'achat de voitures supplémentaires pour desservir une vingtaine de nouvelles stations qui s'étendraient sur plus de 20 km de réseau additionnels.

Mme St-Hilaire n'était pas encore mairesse de Longueuil à cette époque. Elle a battu en novembre 2009 le candidat Jacques Goyette, qui avait succédé à M. Gladu à la tête du Parti municipal de Longueuil.» Mais selon elle, il n'y a pas eu de consensus pour donner priorité au prolongement de la ligne 5 (bleue) entre les stations Saint-Michel et Anjou, dans l'est de Montréal, comme le prétend l'administration du maire Gérald Tremblay.

«Le seul consensus que je connaisse est celui qui veut que le bureau de projet de l'Agence métropolitaine de Montréal (AMT) étudie simultanément les trois projets de prolongement pour mesurer le potentiel d'achalandage de chacun, et les coûts reliés à leur réalisation. Ultimement, ce sont ces critères qui vont dicter les choix du gouvernement», dit la mairesse de Longueuil dans sa lettre, datée de vendredi dernier.

Le projet lavallois critiqué

Mme St-Hilaire, qui réclame sept nouvelles stations dans sa ville d'ici à 2031, égratigne au passage le projet de cinq nouvelles stations rendu public il y a 10 jours par le maire de Laval, parce qu'il serait implanté dans des secteurs qui restent à bâtir.

Pour la mairesse de Longueuil, «il importe de faire reposer les décisions relatives au prolongement du métro sur certains critères tels que desservir les clientèles existantes et servir d'outil de densification plutôt que de développement du territoire, et assurer un mode de financement adéquat qui permettra de maintenir les tarifs bas».

Le projet «Évolucité» du maire Vaillancourt est un aménagement urbain qui entraînerait la construction de quartiers denses à vocation mixte, avec tours de logements et commerces de proximité, autour de ces futures stations de métro. Ce type d'aménagement ne serait toutefois pas possible sans un prolongement de près de 8 km du réseau actuel du métro, qui pourrait coûter jusqu'à 2 milliards de dollars.