La Fraternité des policiers et policières de Montréal annonce vendredi qu'elle donne aux équipes de négociateurs jusqu'au 8 juin prochain, à minuit, pour conclure une entente sur un contrat de travail pour ses membres, le dernier ayant pris fin le 31 décembre dernier.



La Fraternité des policiers et policières de Montréal donne jusqu'au 8 juin prochain, à minuit, aux équipes de négociateurs pour conclure une entente sur la convention collective de ses membres et se dit disponible pour des négociations intensives.

Le président de la Fraternité, Yves Francoeur, a cependant averti, lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne vendredi, que les policiers ne veulent pas emprunter le même chemin que la dernière fois.

«On sort aigri de la dernière négociation qui a été réglée par une sentence arbitrale imposée et où on s'est fait «niaiser» pendant trois ans et demi», a-t-il expliqué.

Selon lui, les parties se sont déjà entendues sur 90 pour cent de cette convention mais la question salariale demeure en litige. Et, bien qu'elle n'ait pas apprécié le long passage en arbitrage, la Fraternité y a quand même obtenu des munitions pour étayer ses demandes.

«La dernière décision arbitrale dit encore une fois - c'est la troisième décision arbitrale dans le même sens - que les policiers de Montréal devraient être les mieux payés au Québec et l'arbitre parle d'une amorce de rattrapage par rapport aux premiers. Présentement, nous sommes sixièmes dans la région de Montréal avec un différentiel de 7 pour cent sur les premiers», a dit M. Francoeur.

La Fraternité veut que le caractère particulier de la tâche des policiers de Montréal soit reconnu, avec la complexité qu'implique la métropole, qui comprend le quart de la population et le tiers de la criminalité du Québec.

Ses demandes salariales se chiffrent à une augmentation de 4 pour cent par année durant trois ans. Ce montant couvre l'augmentation du coût de la vie, estimé à 2,5 pour cent à Montréal, et une «amorce» de rattrapage de 1,5%.

L'augmentation salariale de 4 pour cent représenterait pour la Ville de Montréal un déboursé additionnel de 18,4 millions$ - dont 6,9 millions $ seraient consacrés au rattrapage - sur une masse salariale globale de 460 millions $.

«Nous disons à la Ville de s'asseoir, a indiqué M. Francoeur. Nous sommes pleins de bonne volonté. Nous avons réglé plusieurs choses importantes et, si vous ne voulez pas payer, si vous ne voulez pas reconnaître le travail particulier, inégalé, des policiers de Montréal, dites-le nous tout de suite et nous allons adapter notre stratégie en conséquence.»

Il est déjà clair, toutefois, que les policiers n'accepteront pas passivement un éventuel arbitrage, a indiqué le président de la Fraternité.

«La dernière fois, pendant les trois ans et demi d'arbitrage, nous avons été tranquilles. Cette fois, ce n'est pas vrai. Nous allons nous attaquer directement à l'administration Tremblay. Ils ne seront pas heureux», a-t-il lancé.

Bien qu'il ne veuille pas dévoiler la stratégie syndicale advenant un échec le 8 juin, le leader syndical a donné un aperçu du genre de moyens de pression qui sera envisagé.

«Quand on applique la convention collective à la lettre, qu'on ne fait pas preuve de flexibilité, de disponibilité, c'est sûr que cela engendre des coûts au service de police. Ce que les gens feraient à cause de la flexibilité et de la disponibilité, ils ne le font plus à temps régulier mais ils le font à temps supplémentaire», a-t-il dit.

Les policiers du SPVM sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre dernier.