Des ennuis de santé forcent le commandant de la Section des crimes majeurs de la police de Montréal à quitter ses fonctions.

En poste depuis trois ans, Clément Rose lutte depuis autant d'années contre la maladie de Parkinson, qui touche quelque 25 000 Québécois. Ses problèmes de santé ne lui permettent plus d'occuper avec le même rythme ses fonctions actuelles.

Après avoir traqué les motards au sein de l'escouade Carcajou, le commandant Rose est arrivé aux crimes majeurs en 2001. Il a d'abord été lieutenant-détective spécialisé dans les vols qualifiés dans des banques, avant de se greffer aux homicides en 2003.

Il s'est retrouvé à la tête de la section cinq ans plus tard.

Sous la direction du commandant Rose, la Section des crimes majeurs a fait progresser plusieurs dossiers. À commencer par celui de Jolène Riendeau, qui lui tenait particulièrement à coeur. L'enquête, amorcée avant son arrivée aux crimes majeurs, a fait des pas de géant au cours des dernières semaines.

Le passage du commandant Rose aux crimes majeurs a aussi été marqué par l'assassinat de Natasha Cournoyer en octobre 2009. Un mois s'était écoulé entre la découverte du corps de la femme de 37 ans sous un pylône électrique de Pointe-aux-Trembles et l'arrestation du présumé meurtrier, Claude Larouche, dont le procès fait actuellement les manchettes. Le SPVM, la police de Laval et la Sûreté du Québec avaient trimé pour arrêter le responsable de ce meurtre crapuleux, qui avait secoué la province.

Le bain de sang provoqué par la tentative de meurtre sur le gangster Ducarme Joseph en mars 2010 a aussi donné du fil à retordre au commandant Rose et ses troupes. Deux hommes avaient péri et deux autres avaient été blessés au terme de cette fusillade, qui avait éclaté en plein jour dans un magasin du Vieux-Montréal.

Enfin, le règne de Clément Rose a également été marqué par les nombreux assassinats de plusieurs pontes du clan Rizzuto, à commencer par celui du patriarche lui-même en novembre 2010.

Attristé

Joint par La Presse, M. Rose, réservé comme à l'habitude, semblait attristé de quitter un siège où il se sentait à l'aise. «J'ai toujours eu l'appui de mes patrons, dont Jacques Robinette (directeur adjoint), qui m'ont fait confiance même si j'étais malade. Même chose pour mes employés», a souligné M. Rose.

Un de ses hommes a commenté son départ un peu plus longuement. «Il a toujours été le chef de navire que tout bureau rêve d'avoir, avec un leadership et un charisme hors du commun», a louangé le lieutenant Pascal Côté. Ses collègues et lui savaient que le jour du départ approchait, mais refusaient un peu de l'entrevoir. «Il a toujours porté les couleurs des crimes majeurs avec fierté. Avec son départ, une page se tourne», a résumé le lieutenant Côté.

Le commandant Rose devrait poursuivre sa carrière ailleurs au SPVM.