Le projet Dell'Arte condominiums a été en chantier pendant plusieurs mois avant que le principal promoteur n'obtienne sa licence.

Le terrain est détenu par la société à numéro 9208-8897 Québec. Cette entreprise est celle qui vend les appartements et elle doit détenir une licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Or, elle n'avait pas de licence jusqu'au 15 avril dernier, alors que le projet est en chantier depuis l'automne.

La RBQ a même dû lancer un ultimatum au représentant de l'entreprise pour qu'il se conforme aux règles, sans quoi elle allait fermer le chantier, nous a confirmé Marjolaine Veillette, porte-parole de la Régie.

Le 15 avril, la société s'est finalement pliée aux exigences de la RBQ. Elle a obtenu la caution exigée de 20 000$ et fourni la preuve que le représentant de l'entreprise ayant les compétences techniques, Gilles Marcoux, détenait bien 51% de l'entreprise. La société était jusqu'alors détenue entièrement par Krikor Hairabedian, le propriétaire du réseau HGrégoire.

Le promoteur réplique

En plus de la société à numéro, le projet compte deux autres promoteurs, soit le Groupe CTC et Entrepreneurs généraux Lambda.

Joint au téléphone, Gilles Marcoux soutient qu'il est le seul entrepreneur général du projet, tandis que CTC s'occupe de la conception, de la promotion et de la vente. Quant à Lambda, elle gère les appels d'offres grâce à son site internet STP, explique-t-il. Lambda est l'entreprise qui a construit les principaux garages de HGrégoire.

Gilles Marcoux dit n'être aucunement au courant des relations de certains avec des membres du crime organisé. «Je fais du développement résidentiel et non du crime organisé, monsieur. Je travaille dans la construction depuis 1984. J'ai un bassin assez énorme de sous-traitants et on garde les meilleurs. Pour ce projet, je procède par appels d'offres et je fais des choix en respectant mon budget. Des gens du crime organisé ne pourraient pas être sur le chantier», dit-il.

Gilles Marcoux dit être «arrivé dans le projet» au début de 2010. «Nous faisons un beau projet en trois phases. Je pense que le maire Tremblay est très heureux de voir le coin se nettoyer. Je gagne mon pain honnêtement, je paie mes impôts et je suis blanc comme neige. Je ne sais pas quoi vous répondre», a-t-il dit.