L'affluence dans les refuges pour sans-abri de la métropole a atteint des sommets inégalés ce printemps, au point où Québec a accepté de financer le prolongement des mesures d'urgence.

À la Mission Old Brewry - qui gère également le pavillon pour femmes Patricia Mackenzie -, on affirme avoir enregistré des taux d'occupation de 40% plus élevés pour cette période-ci de l'année. Chaque soir, environ 70 hommes et femmes sans-abri de plus qu'à l'habitude font la queue devant les portes.

Par grands froids, les refuges de Montréal ont comme politique de ne refuser personne pour éviter que des gens meurent d'hypothermie. Le programme d'urgence de la métropole permet l'ajout d'une vingtaine de lits de camp dans la cafétéria de la Mission Old Brewry, qui compte déjà 237 lits. De son côté, la Mission Bon Accueil (qui peut héberger 210 personnes) a la capacité d'ajouter 35 lits lorsque les températures sont arctiques. La Maison du Père ouvre quant à elle six lits de plus.

En raison de cette hausse d'affluence qualifiée d'«inhabituelle», l'agence de la santé et des services sociaux a accepté de financer le prolongement du programme d'urgence jusqu'au 31 mai.

Les responsables des ressources en itinérance ont du mal à expliquer la hausse. «On pense que ce pourrait être lié à la récession économique de 2008», a dit Matthew Pearce, directeur général de la Mission Old Brewery.

L'arrivée tardive du temps clément pourrait aussi y être pour quelque chose. «Mais les causes sont difficiles à cerner pour l'instant, a dit M. Pearce. À mon avis, le nombre de sans-abri est en train de croître. C'est préoccupant parce que si l'on doit déployer davantage de ressources dans nos services d'urgence, éventuellement, ça pourrait nuire à notre capacité d'offrir nos programmes d'accompagnement pour aider des gens à quitter la rue.»