Bon an, mal an, environ 12 cyclistes sont blessés sur la piste de la rue Rachel, à Montréal. Bien que les pistes cyclables demeurent plus sûres que la rue, la piste de Rachel pourrait être améliorée, selon Vélo Québec.

Entre 1999 et 2008, les ambulanciers ont traité 120 cyclistes sur la piste cyclable de la rue Rachel, selon l'étude Risk of Injury for Bicycling on Cycle Tracks Versus in the Street, publiée en février dans le journal Injury Prevention. C'est à cet endroit qu'un jeune planchiste a été happé mortellement par un autobus, hier.

En nombre absolu, il s'agit de la piste où l'on recense le plus d'accidents par année à Montréal. Le taux de blessés par kilomètre parcouru demeure toutefois comparable à celui des pistes cyclables de la rue Berri, de l'avenue Christophe-Colomb et du boulevard René-Lévesque. À l'opposé, la probabilité de collision est trois fois moins élevée sur la piste de la rue Brébeuf.

«En fait, le risque est plus élevé sur les plus grosses artères, parce qu'il y a plus d'autos et qu'elles roulent plus vite», explique Patrick Morency, médecin à la Direction de santé publique de Montréal qui a participé à l'étude.

Les risques de blessure demeurent toutefois 28% moins élevé sur les pistes cyclables que dans les rues parallèles comparables, apprend-on dans l'étude.

«Par contre, les résultats n'ont pas été concluants pour la piste de la rue Rachel», précise le Dr Morency. Les risques de collision sont aussi élevés sur cette piste que sur l'avenue du Mont-Royal, où il n'y a pas d'aménagements pour les cyclistes.

La piste cyclable de la rue Rachel ne pose pas de problème majeur, mais elle pourrait être améliorée, convient Suzanne Lareau, PDG de Vélo Québec, qui souligne qu'elle a été aménagée il y a 25 ans.

À son avis, l'administration municipale pourrait notamment interdire le stationnement le long de la piste, comme c'est le cas pour la nouvelle piste du boulevard De Maisonneuve. Cela améliorerait la visibilité des automobilistes et des cyclistes.

Mme Lareau propose également de prolonger les feux de circulation pour les cyclistes et de remplacer les bornes par des murets entre l'avenue Christophe-Colomb et le mont Royal.

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, croit lui aussi qu'il y a matière à amélioration. «Globalement, dit-il, l'espace urbain central, où se concentre une forte densité de piétons, cyclistes et voitures, est dangereux.»

L'équipe du maire Luc Ferrandez s'apprête à effectuer des aménagements sur l'avenue Laurier pour la rendre plus sûre, souligne-t-il. «On a mis 50 ans pour adapter la ville à l'auto; il va falloir miser sur la durée pour l'aménager autrement», croit M. Bergeron.

Suzanne Lareau, de Vélo Québec, invite les cyclistes et les automobilistes à la prudence. «Les conducteurs d'autobus et de camions ont un angle mort très grand et ne voient pas les cyclistes», souligne-t-elle.

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LA PISTE CYCLABLE DE LA RUE RACHEL EN CHIFFRES

> 12: nombre de cyclistes blessés par année

> 2581: nombre d'usagers par jour

> 3,5 kilomètres: longueur de la piste

> 1989: année de mise en service

Source: Étude Risk of Injury for Bicycling on Cycle Tracks Versus in the Street