Les deux chefs de l'opposition à l'hôtel de ville de Montréal ont applaudi l'annonce du ministre Robert Dutil d'enquêter sur la Ville de Montréal, y voyant l'occasion de «faire le ménage» et de «dissiper le climat malsain» qui prévaut depuis deux ans.

«Cette annonce me fait pousser un vrai soupir de soulagement, a déclaré d'emblée Louise Harel, chef de Vision Montréal. C'est une enquête que j'avais demandée moi-même à la SQ sur l'espionnage qui règne à l'égard des élus. On pourra voir la lumière au bout du tunnel et dissiper le climat malsain, toxique qui règne à l'hôtel de ville.»

Même si elle reconnaît qu'il ne s'agit pas de la grande enquête publique que son parti réclame à chaque séance du conseil depuis un an, elle estime que «c'est quand même l'intervention qu'il fallait à ce moment-ci, pour dissiper ce sentiment que tout le monde a d'avoir été épié. Et de ne pas avoir de garanties de ne plus l'être.»

Huit enquêtes demandées

La chef de l'opposition officielle assure que «les citoyens en ont ras le bol» des scandales à répétition  et que beaucoup ont perdu confiance dans l'administration Tremblay.

Du côté de Projet Montréal, le chef Richard Bergeron salue également la «bonne décision» du ministre de la Sécurité publique, qualifiant cette enquête «de plus près qu'on puisse se rapprocher d'une commission d'enquête.»

«Le gouvernement du Québec paraît prendre conscience de l'ampleur des problèmes dans le monde municipal, et en particulier à Montréal. C'est un pas dans la bonne direction.»

Projet Montréal rappelle depuis deux mois que l'administration Tremblay fait face à huit enquêtes de la Sûreté du Québec -en raison notamment de plaintes déposées par le chef du parti, d'ailleurs. Cette fois, «il y a une démarche sérieuse d'investigation qui est enclenchée, par la famille politique de M. Tremblay, dit M. Bergeron. Ils l'ont supporté autant qu'ils ont pu, et là ils en ont marre.»

Le maire, a-t-il répété, ne contrôle plus rien à l'hôtel de ville et «devrait prendre la décision qui s'impose», soit quitter son poste. Il aurait déjà dû la prendre, d'après moi, cette décision. Je l'ai invité à réfléchir s'il était encore à la bonne place comme maire de Montréal. Peut-être que sa réflexion va être accélérée par les révélations à la faveur de cette enquête.»

On s'attend à ce que l'administration Tremblay fasse une sortie dans les prochaines heures, mais la forme - communiqué ou conférence de presse - n'a pas été précisée.