Fini la «procrastination» et le «temps des études», il est temps de construire un nouveau pont Champlain, a demandé haut et fort ce matin le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Flanqué de quatre autres maires de villes voisines, il s'exprimait au nom des 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal qui ont adopté cette résolution de façon unanime.

«On ne peut pas se passer du pont Champlain, ça tombe sous le sens, estime le maire Tremblay. C'est un lien fondamental pour Montréal, pour la région, pour tout le Québec. On a maintenant une occasion historique de refaire une structure essentielle.»

La résolution adoptée ce matin par le comité exécutif de la CMM demande à Québec et Ottawa de mettre sur pied rapidement un groupe de travail pour lancer la conception et la construction du nouveau pont.

On y mentionne «l'état de dégradation du pont» et «des risques qui y sont associés» pour justifier le remplacement par une nouvelle structure.

On tient également à ce que la nouvelle structure offre un lien par système de transport léger sur rail (SLR), une «priorité» pour laquelle on demande à l'Agence métropolitaine de transport de mettre à jour les études.

Un pont sans transport en commun, «c'est inacceptable aujourd'hui, estime le maire de Montréal. Ce qui est sur la table, c'est un nouveau pont de huit voies dont deux réservées au transport en commun.»

Quand veut-on que ce processus se mette en branle? «Hier, répond du tac au tac M. Tremblay. Le plus vite possible. On ne veut plus de délais. Le temps des études est terminé, c'est le temps de l'action.»

Le maire s'est montré ouvert à ce que Montréal participe financièrement au projet, notamment pour le réaménagement des liens routiers sur l'île. Quant à l'imposition du péage pour les usagers, il estime que c'est «une question fondamentale». «Il faut diversifier les sources de revenus des municipalités, les taxes foncières ne suffisent plus», a-t-il répété.

La sortie du maire de Montréal, plus de cinq jours après celle de son homologue de Brossard, a été accueillie avec dérision par la chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Louise Harel. «Encore lundi, au conseil municipal, M. Tremblay était très évasif. Je comprends qu'il a attendu d'avoir l'autorisation de Québec pour réclamer un nouveau pont. Encore une fois, il a démontré un manque total de leadership.»

Mercredi, le ministre québécois des Transports, Sam Hamad, a corrigé le tir après une première réaction jugée tiède: il a confirmé qu'un pont neuf serait la solution «la plus facile ou la plus faisable».