En dépassant les limites de caution d'emprunt, les élus de Vision Montréal ont carrément «trompé les Montréalais» en leur refilant une facture de 185 000$, accuse le parti du maire Gérald Tremblay, Union Montréal.

Le parti majoritaire à l'hôtel de ville demande maintenant à l'organisation de Louise Harel de redonner cette somme. «En empruntant illégalement, tu te fais rembourser illégalement, résume Richard Mimeau, directeur général d'Union Montréal. C'est impossible qu'ils l'aient fait sans le savoir.»

Cette sortie a été qualifiée de «désinformation» par Vision Montréal, qui rappelle qu'il n'a jamais été question de fraude dans cette affaire. «Les infractions relevées sont statutaires et ne relèvent en aucun cas de la fraude, dit Soraya Martinez, directrice générale du parti de l'opposition. Je trouve ça malheureux qu'un parti politique avec de l'expérience prétende des choses aussi aberrantes.»

Après un an d'enquête, le Directeur général des élections du Québec a fait parvenir vendredi dernier à 17 élus et à la directrice générale de Vision Montréal des constats d'infraction en lien avec la campagne électorale de novembre 2009. Les 18 personnes ont eu droit à l'amende minimale de 500$ plus frais, qu'elles ont 30 jours pour contester. Essentiellement, on leur reproche d'avoir cautionné des emprunts afin d'éponger, en décembre 2009, la dette de leur parti. Les cautions ont été faites pour des sommes supérieures à la limite permise de 10 000$. Elles variaient de 15 000 à 30 000$, à l'exception de la chef Louise Harel, associée à un prêt de 240 000$.

À Vision Montréal, on a plaidé l'«erreur de bonne foi» et affirmé qu'on avait pris contact avec le DGEQ dès le printemps suivant. «Nous avons commis une erreur, la Loi électorale, c'est près de 200 pages», dit Mme Martinez. L'explication ne satisfait pas le DGEQ. «Nul n'est censé ignorer la loi», rappelle la porte-parole Cyntia Gagnon.

Vision Montréal affirme avoir entrepris rapidement de régulariser la situation en répartissant les cautions de façon à les garder sous la limite de 10 000$.

Chez Union Montréal, on doute évidemment qu'une «erreur» ait pu être aussi répandue et on accuse les élus de Vision Montréal de collusion. On a en outre calculé que ces dépassements de limite de caution, totalisant 370 000$, avaient permis un remboursement de 185 000$, soit 50% de la somme.