L'opposition au projet de reconstruction de l'échangeur Turcot s'est transportée devant la résidence du maire de Montréal, Gérald Tremblay, samedi midi. Munis de cônes orange et d'enregistrements recréant des bruits de machinerie, une cinquantaine de manifestants ont voulu illustrer, pendant une heure, les conséquences du chantier qui affectera les résidants de l'arrondissement du Sud-Ouest pendant près de sept ans.

«Le ministère des Transports du Québec nous dit qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs, alors on ne voit pas pourquoi le maire n'aurait pas sa part d'oeufs cassés lui aussi», fait valoir la porte-parole de la coalition Mobilisation-Turcot, Valérie Simard. «On ne peut malheureusement pas illustrer les conséquences du chantier par la poussière et la pollution, alors on le fait par le bruit», ajoute-t-elle.

La coalition s'estime trahie par la décision de la Ville de Montréal d'appuyer le projet déposé l'automne dernier par le ministère des Transports du Québec. Un projet qui, rappelle-t-elle, entraînera l'expropriation d'immeubles résidentiels et qui ne contribuera pas à diminuer le volume de circulation dans le secteur.

La coalition Mobilisation-Turcot réclame depuis plusieurs semaines une rencontre avec le maire de Montréal. Les lettres envoyées au bureau de Gérald Tremblay sont jusqu'à maintenant demeurées sans réponse. Le maire n'est pas allé à la rencontre des manifestants qui se trouvaient devant sa résidence, au Sanctuaire du Mont-Royal, samedi. La coalition ignore s'il se trouvait chez lui à ce moment-là.

Bien qu'elle soit en désaccord avec les détails du projet, la coalition Mobilisation-Turcot admet que la reconstruction de l'échangeur est nécessaire. «On comprend que pendant un certain temps, les résidants auront à subir des inconvénients, affirme Valérie Simard. On est pris avec les travaux, mais après, la situation ne s'améliorera pas. Si c'était un projet intelligent, ça passerait mieux.»