Un parc-nature méconnu de l'est de Montréal, Ruisseau-De Montigny, aura droit à un traitement de beauté dans les prochaines années. L'objectif: protéger ce petit joyau au pied du pont de l'autoroute 25, tout en l'ouvrant aux Montréalais.

Composé de quatre îles et entourant un ruisseau qui coule du boulevard Henri-Bourassa jusqu'à la rivière des Prairies, ce parc de 22 hectares a été créé en 2005. Les chutes spectaculaires créées par le lit de roc calcaire du ruisseau constituent son principal attrait. Des sentiers - peu fréquentés - permettent de longer le cours d'eau. La faune y est particulièrement variée, alors que 62 espèces d'oiseaux et 10 espèces de mammifères y ont été répertoriées. On y retrouve en outre la fameuse et typiquement montréalaise couleuvre brune.

«C'est peut-être le seul endroit sur l'île de Montréal où on a d'aussi belles cascades, précise Alan De Sousa, vice-président du comité exécutif de la Ville et responsable du développement durable. Le lieu n'est pas connu, et nous voulons maintenant le mettre en évidence.»

Le comité exécutif a approuvé cette semaine le «plan concept» qui va guider la mise en valeur de ce qu'on appelle l'«écoterritoire de la coulée verte du ruisseau De Montigny». Concrètement, ce programme devrait permettre un meilleur accès des lieux aux Montréalais, avec une signalisation améliorée, des infrastructures d'accueil plus attirantes et un plan de communication.

On souhaite cependant en même temps renforcer la protection des lieux. On prévoit notamment réduire les impacts de l'autoroute 25, par laquelle transiteront à partir de mai 2011 les dizaines de milliers d'automobilistes qui vont emprunter chaque jour le nouveau pont. Les quartiers limitrophes, notamment ceux de Montréal-Nord, devraient également être sollicités pour y développer une «synergie» et des liens «physiques» avec le parc.

«C'est dans l'est de Montréal, et on sait bien que les milieux naturels, verts, sont moins présents dans ce secteur de l'île, précise M. De Sousa. Quand vous avez un ruisseau de cette beauté, y ajouter une valeur sociale pour permettre aux gens d'en profiter, c'est être gagnant sur tous les fronts.»

Impossible de préciser d'avance combien sera investi pour refaire le parc-nature. «C'est un plan directeur, le financement va évoluer au fil des ans et des projets», dit le vice-président du comité exécutif. Les fonds proviendront de l'enveloppe annuelle de 12 millions réservée à la protection des milieux naturels de Montréal.