Plus d'une centaine de bénévoles se sont réunis à l'entrepôt de Moisson Montréal samedi matin pour trier près de 25 000 kg de denrées recueillies lors de la Grande guignolée des médias et dans le cadre de collectes effectuées dans diverses entreprises.

Les denrées seront réparties entre plusieurs organismes qui les distribueront à leur tour sous forme de 40 000 repas et de 17 000 paniers de Noël contenant 25 articles chacun, des sacs de farine au lait en poudre, en passant par des céréales et de la viande en conserve. «Ce sont des denrées sur lesquelles on peut faire du millage, remarque Danielle Blain, directrice du financement et des communications à Moisson Montréal. Mais que les gens qui donnent des gâteries ne s'inquiètent pas. Elles seront distribuées, en bonus des paniers de Noël.»

La collecte n'est pas terminée. L'organisme reçoit les denrées jusqu'au 24 décembre. Les aliments les plus recherchés? «La farine et l'huile, répond Danielle Blain. Le prix de ces aliments est en hausse et les compagnies productrices ont fait moins de dons.»

L'an dernier, Moisson Montréal, qui dessert 213 organismes, avait encaissé durement les contrecoups de la crise économique. L'organisme avait dû lancer un cri d'alarme dans les médias pour inciter la population à faire des dons.

Cette année, bien que la récolte ait été bonne, elle ne suffira pas à la demande qui a connu une augmentation considérable. En 2010, 140 697 personnes ont eu recours chaque mois aux banques alimentaires sur l'île de Montréal, soit 22 % de plus que l'an dernier. «C'est comme si on ressentait un effet de deuxième vague de la crise économique, observe Danielle Blain. Les gens qui avaient subsisté ont usé leurs économies et ont besoin d'aide. Treize pour cent des gens qui reçoivent l'aide des banques alimentaires ont un revenu d'emploi.»

Une aide de 225 000$

Présentes à l'entrepôt de Moisson Montréal samedi matin, la ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, et la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, ont annoncé une aide gouvernementale de 225 000$ aux banques alimentaires du Québec.

«Encore aujourd'hui, il y a malheureusement des gens qui ne mangent pas à leur faim, a déclaré Kathleen Weil. Cette triste réalité touche les sans-abri, mais peut également toucher des travailleurs, des familles, des étudiants et même des enfants. Nous ne pouvons rester insensibles face à cette situation qui nous interpelle tous, c'est pourquoi j'invite tous les Québécois et Québécoises à se rallier à cette cause.»

Puisée à même les enveloppes discrétionnaires de l'ensemble des ministres, la somme remise à Banque alimentaire Québec sera répartie entre les 18 banques alimentaires régionales membres de Moisson. «Ça nous permettra d'assurer la période creuse d'après-Noël», se réjouit Danielle Blain.