Une centaine de citoyens se sont rassemblés, dimanche après-midi, sur le parvis de l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, dans le quartier Maisonneuve, pour demander au ministère de la Culture de sauver le lieu de culte et son orgue Casavant.



En septembre dernier, l'archevêché de Montréal a annoncé que l'église construite en 1905 serait remplacée par des logements sociaux ou par une résidence pour personnes âgées. Il a annoncé qu'il donnerait l'orgue de 6500 tuyaux à toute église intéressée, à condition que Québec assure les frais de déménagement, évalués à 700 000$.

Un comité fondé pour éviter la démolition de l'église souhaite plutôt que le gouvernement investisse pour transformer le sous-sol du bâtiment en organisme de loisirs pour les jeunes. Il voudrait donner une mission musicale à l'endroit, centrée autour de l'orgue. On prévoit l'organisation de concerts ainsi qu'un partenariat avec des conservatoires de musique.

«On parle d'un véritable joyau. Ce serait une très mauvaise évaluation de la valeur patrimoniale et artistique de l'église si le gouvernement décidait de la détruire a déploré Réjean Charbonneau, directeur de l'atelier historique de Hochelaga-Maisonneuve et membre du comité de sauvegarde. Il ne faut pas oublier que ce sont les citoyens de Maisonneuve qui ont financé la construction de l'église et donc qu'ils doivent être au centre de son avenir.»

L'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus est fermée depuis novembre 2009. Elle a été déclarée bâtiment dangereux par le Service des incendies de Montréal en septembre. La réfection de l'église est estimée à 2,6 millions. Mais le coût des travaux pourrait être réparti sur les 10 prochaines années, a expliqué M. Charbonneau. L'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est également prêt à débourser les 100 000$ annuellement nécessaires pour absorber les coûts de chauffage et d'électricité.

Outre l'orgue Casavant, l'église abrite des statues d'Alexandre Carli et un tableau de la Pentecôte peint par Georges Delfosse. La décoration intérieure a été faite par l'artiste Toussaint-Xénophon Renaud. Les vitraux ont été réalisés par la maison française Gaston Vennant. L'ébéniste Joseph-Henri Caron a également réalisé des oeuvres. Dimanche, des descendants de Renaud, de Carli et de Caron ont manifesté pour demander la sauvegarde de leur héritage familial.

Le maire de l'arrondissement, Réal Ménard, était également présent. «Les citoyens sont attachés à l'église. Ce fut la première de Maisonneuve. C'est important d'investir pour la culture au centre-ville, mais il ne faut pas délaisser les autres quartiers.»