La saga des nouveaux wagons du métro de Montréal coûte cher en frais d'avocats. Un peu plus de 5 millions ont été facturés à ce jour. Et Québec devrait payer l'essentiel de la facture.

Le cabinet Fasken Martineau a facturé 1,4 million pour s'occuper du recours intenté par Alstom. Et l'ancien premier ministre Lucien Bouchard et son équipe du cabinet Davies Ward Phillips & Vineberg ont demandé 3,6 millions pour le travail qui a mené au contrat de gré à gré avec le consortium Bombardier-Alstom. À ces frais s'ajoutent 100 000$ de travail lié au Buy America Act.

Québec finance 75% du projet d'acquisition des voitures de métro, incluant les frais juridiques. Il doit donc payer 2,7 des 3,6 millions pour la préparation du nouveau contrat. Mais la STM a demandé à Québec de payer la totalité des frais juridiques de la poursuite d'Alstom. « (Québec) devrait (y) acquiescer, mais on n'a pas encore reçu de lettre officielle», indique Odile Paradis, porte-parole de la STM. La facture totale de Québec dépasserait donc 4 millions.

Autant à Québec qu'à Montréal, l'opposition critique non pas les honoraires des avocats, mais les «erreurs» du gouvernement Charest qui ont nécessité leur travail.

«On paye pour l'amateurisme libéral», résume Nicolas Girard, critique de l'opposition officielle en matière de Transports.

Le gouvernement Charest a présenté le nouveau projet censé le protéger d'une poursuite de la société CAF, écartée à la suite du contrat octroyé sans appel d'offres au consortium.

M. Girard indique que son parti votera en faveur du projet. «Mais avant, on veut obtenir de l'information», indique-t-il. Une rencontre à huis clos était prévue hier à 21h entre les députés et Lucien Bouchard, négociateur de la STM dans le dossier.

À Montréal, l'opposition critique aussi le gouvernement provincial. «Québec traite l'administration municipale avec une extrême désinvolture. On impose des décisions à la Ville depuis plus de quatre ans», lance Louise Harel, chef de l'opposition officielle.